Monsieur le Ministre, je vous remercie d'avoir rappelé que votre priorité réside dans la lutte contre les inégalités à l'école. Il faut bien insister sur l'importance de la réforme des rythmes scolaires, mais aussi sur la nécessité de l'intégrer comme un des éléments, au sein de la refondation de l'école, de la lutte contre les inégalités.
En matière de réforme des rythmes scolaires, on peut se retrouver dans des situations paradoxales, qui posent parfois problème. Ce qui va dans le sens des rythmes scolaires peut parfois poser des difficultés à certains élèves.
Je vous remercie également d'avoir employé le terme d'expérimentation. En tant qu'écologiste, je suis particulièrement sensible à cette question -mais je crois, en cette période de mutations, que c'est le cas de tout le monde.
Je suis élu des Hauts-de-Seine, comme ma collègue et amie Brigitte Gonthier-Maurin. Nous avons été saisis d'un cas particulier, celui de la ville de Gennevilliers, commune riche, dotée d'activités, de grandes entreprises, mais dont la population est très pauvre. L'effort qui est fait par la municipalité est énorme en matière scolaire, puisqu'il représente jusqu'à 3 000 euros par an et par enfant en fonction de la classe d'âge.
Aujourd'hui, des activités existent, mais il faut un assouplissement. Vous avez parlé du problème des équipes : il y a aussi celui des équipements. À Gennevilliers, des séances de 45 minutes, voire d'une heure ou d'une heure et demie sont insuffisantes si l'on veut amener les enfants des quartiers périphériques dans des équipements de qualité -et Dieu sait si le centre Gennevilliers en compte de très bons ! Organiser des roulements par demi-journée l'après-midi est essentiel. Nous avons eu l'occasion de l'évoquer avec les services de votre prédécesseur.
La question des délais est aussi un point compliqué, sachant qu'il faut avoir posé les choses début mai.
Il est également important, dans des villes sensibles comme Gennevilliers, que les horaires de fermeture des écoles soient identiques. Proposer la gratuité dans une ville comme Gennevilliers est une manière de ne pas laisser les enfants aller à la dérive ! Il existe dans cette ville un jeu communautariste extrêmement fort. Trois élus sont issus d'une liste communautariste très dure. 400 enfants ont déjà fait l'objet de retraits de l'école ces derniers mois : il faut donc que la continuité entre le temps scolaire et le temps périscolaire soit bien intégrée, afin que les parents puissent venir tous les jours chercher les enfants. Si l'on propose des horaires irréguliers et des activités facultatives, ce temps sera récupéré par des organismes religieux !