Je partage les propos de M. Matthieu Boutard au sujet du signalement. En effet, une enquête du Haut Conseil à l'Égalité menée en 2018 a montré que les délais de réponse des plateformes dépassaient régulièrement leurs engagements en la matière.
Je suis également très favorable à l'application de la règle de la golden hour.
Concernant l'aspect juridique, il serait souhaitable d'harmoniser le code pénal avec le code de l'éducation. En particulier, le code pénal ne tient pas suffisamment compte de la vulnérabilité des enfants. En outre, les plateformes ne font pas non plus de distinction entre les discours haineux à destination des adultes et ceux à destination des enfants. Même les règles RGPD ne font pas de différence de traitement sur le fondement de la vulnérabilité des mineurs. Il faudrait prendre en considération cette dimension, y compris dans les peines. En effet, plus de 50 % des actions de cyberviolence sont menées par des camarades de classe de la personne harcelée.
En Finlande, l'Université de Turku a mis en place auprès de 117 écoles, un système de jeu de rôle et de confrontation des harceleurs avec leurs victimes en impliquant l'ensemble des acteurs. Grâce à cette méthode, 85 % des cas de cyberharcèlement avaient été réglés et le cyberharcèlement a été réduit de 50 % dans ces établissements.
Il faudrait décentraliser la problématique du cyberharcèlement afin de confier au chef d'établissement une responsabilité et une autonomie plus importantes en la matière. De cette manière, le chef d'établissement pourrait mobiliser l'ensemble des acteurs locaux et agir selon les méthodes de gestion de crise. Je rappelle qu'il s'agit bien d'une gestion de crise. En effet, au bout de dix jours seulement, la viralité des contenus est telle que les conséquences pour la victime sont irréversibles. Le chef d'établissement doit être en mesure de prendre les sanctions adaptées en conseil de discipline, car les peines du code pénal ne sont pas adaptées à des mineurs.