Intervention de Gérard Bailly

Mission commune d'information sur la filière viande en France et en Europe — Réunion du 17 juillet 2013 : 1ère réunion
Examen du rapport de la mission

Photo de Gérard BaillyGérard Bailly :

En tant que président du groupe d'études de l'élevage, je veux vous féliciter pour cet excellent travail qui sera, je l'espère, pris en considération. Quelques points mériteraient peut-être d'être davantage développés. Vous évoquez ainsi la concurrence déloyale de pays comme l'Allemagne, mais sans mentionner la différence du coût horaire du travail. Ce problème devra impérativement être pris en compte par le ministre des affaires européennes si nous voulons rester compétitifs.

Pourquoi ne pas souligner dans le rapport que nous importons d'Amérique du Sud des poulets nourris aux céréales OGM ? C'est d'autant plus incohérent que l'on vient de demander à l'INRA d'interrompre ses essais sur des peupliers génétiquement modifiés...

Je m'interroge également sur le rapport Chalmin de l'Observatoire des prix et des marges. Si les grandes et moyennes surfaces (GMS) n'ont pas de marge, comment amortissent-elles leurs bâtiments ? On peut faire dire ce que l'on veut aux chiffres...

Vous laissez entendre que les mesures annoncées en matière de modernisation des bâtiments d'élevage ne sont pas très bien connues et mises en oeuvre sur le terrain. Nuançons : les paysans, les chambres d'agriculture, connaissent ces subventions. C'est le coût, les contraintes et le manque de visibilité sur leur avenir qui freine les investissements dans les bâtiments.

Un mot sur la surprime aux 50 premiers hectares proposée dans le cadre de la réforme de la PAC. Celle-ci devrait tenir compte du nombre de travailleurs par exploitation. Sans la transparence, un groupement agricole d'exploitation en commun (GAEC) de trois associés n'aura que 50 hectares ; d'autres, qui auront fait de la course au foncier, auront trois transparences, soit 150 hectares. C'est injuste.

Vous préconisez le relèvement du plafond des aides spécifiques aux zones de handicap naturel. Or si le prix des céréales continue de grimper, toutes les zones où l'on ne peut faire que de l'élevage devraient être considérées comme zones défavorisée ! Il faut tenir compte de ces spécificités.

Enfin, vous évoquez l'alimentation fourragère en parlant de l'herbe, mais pas du foin. On favorise l'ensilage d'herbe ou de maïs, mais n'oublions pas ceux qui font du foin, notamment en montagne.

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