C'est en tout cas ce qui a été constaté dans le cas des allègements « Fillon », qui visaient à compenser une hausse du Smic de 16 % en trois ans.
Si l'on cherche à évaluer l'impact sur l'emploi de l'ensemble des allégements généraux de cotisations sociales sur les bas salaires, on arrive à une fourchette comprise entre 550 000 et 1 million d'emplois créés ou sauvegardés. Le chiffre de 800 000 est le plus communément admis. On peut estimer que si l'on supprimait les allègements généraux de cotisations sociales, 800 000 emplois seraient très menacés ou détruits dans les cinq années qui suivraient cette suppression. Le coût net pour les finances publiques de cette politique correspond à environ la moitié de son coût brut. Le véritable effort de la collectivité est donc plus proche de 10 milliards d'euros que de 20 milliards d'euros. Au total, cette politique est certes une dépense publique importante mais dont l'effet sur l'emploi est incontestable.
Très récemment, l'étude conduite par Pierre Cahuc et Stéphane Carcillo sur le dispositif « zéro charges » mis en place en 2008 pour faire face à la crise estime l'élasticité du travail à son coût à 2 au niveau du Smic, ce qui montre l'efficacité sur l'emploi de ce type de dispositif. Il faut savoir que l'élasticité est nettement moins importante - de l'ordre de 1 - pour les salaires plus élevés, pour lesquels la question cruciale est celle des qualifications.