Il est exact que le Smic est un prix administré et qu'il est fixé en dehors du marché. Toutefois, le problème du coût du travail en France ne provient pas de l'existence en soi d'un salaire minimum, ce qui explique d'ailleurs que plusieurs pays envisagent actuellement d'en introduire un chez eux. Le Smic présente beaucoup d'avantages en termes de demande globale mais aussi de cohésion sociale. C'est surtout son niveau élevé et son évolution plus rapide que celle de la productivité du travail au cours des dernières années, ainsi que le financement de la protection sociale qui entraîne un problème de coût du travail pour les non-qualifiés.
Il est indéniable que le Smic ne permet pas de vivre correctement dans certaines régions. C'est pourquoi des mécanismes additionnels comme la prime pour l'emploi (PPE) ont été créés pour répondre à ce problème de pouvoir d'achat.
Au début des années 1990, dans un contexte où l'emploi peu qualifié était menacé, les gouvernements successifs ont considéré qu'il existait un problème de coût du travail des peu qualifiés et il est indéniable que la décrue de l'emploi peu qualifié a diminué depuis la mise en place des allègements de cotisations sociales.
Lorsque l'on évoque les allègements de charges sur les bas salaires, on craint toujours qu'ils engendrent des trappes à bas salaires et des trappes à qualification. Aucune étude scientifique ne vient le démontrer, ni d'ailleurs l'infirmer. La meilleure manière de prévenir cet effet indésirable est de renforcer la formation des salariés les moins qualifiés.