Si les économistes s'accordent sur une fourchette de 200 000 et 400 000 emplois créés ou sauvegardés par les allègements généraux de cotisations sociales sur la période 1993-1997, les statistiques ne sont pas claires pour la période suivante, où la fourchette - entre 200 000 et 800 000 emplois - devient trop large pour se faire un jugement.
Les allègements généraux - c'est un premier problème, que l'on a pu vérifier avec La Poste et le Cice - profitent aux secteurs les moins exposés à la compétition internationale. Ils fragilisent le financement de la protection sociale. Trop concentrés sur les bas salaires, ils freinent la progression salariale, crée des effets de seuil préjudiciables aux revenus proches du Smic - sans parler du Cice, qui crée une barrière pour tous les salariés proches de 2,5 Smic... Ils incitent, enfin, les entreprises à s'orienter vers le travail non qualifié. Or, sur cette voie, il est clair que nous ne rattraperons pas le Sri Lanka ou le Bengladesh... Veut-on miser, pour la France, sur une production de qualité ou sur le bas de gamme ? Dans le second cas de figure, il n'est pas sûr que nous puissions faire concurrence à la Chine... Nous plaidons, quant à nous, pour une politique qui oriente notre modèle salarial vers plus de qualifications, en quoi nous rejoignons nos collègues de la CFDT. Il s'agit d'améliorer la compétitivité hors prix, en allant vers la qualité et l'innovation.