Non, il convient de bâtir une stratégie nationale, comme l'ont fait d'autres pays, par exemple dans le nord de l'Europe (Angleterre, Pays-Bas) en décidant une protection maximale, c'est-à-dire contre une crue millenale. En France, le calage est plutôt sur la crue centennale, ce qui est acceptable. Il s'agit de définir sur quel type de crue doit porter la protection, mais également ce que nous souhaitons protéger (par exemple l'outil économique) et jusqu'à quel point. Nous devons également estimer à quelle somme nous souhaitons limiter le dégât, préciser quelle pourcentage de la population il est acceptable de déplacer. Une stratégie est en cours de définition au niveau national. Elle permettra de développer des politiques assez précises d'où découleront les autorisations ou refus de construire.
Les Anglais l'ont fait dans certains secteurs. Des inondations catastrophiques en 2005 leur ont permis de définir une stratégie précise. Les pays nordiques comme les Pays-Bas ont aussi des stratégies. Il s'agit de définir le risque acceptable compte tenu du territoire. Par exemple en France, si une crue centennale survient sur un seul fleuve, ce n'est pas une catastrophe. En revanche, si elle survenait en même temps sur quatre ou cinq fleuves comme ce fut le cas en 1910, les conséquences pour le pays seraient aujourd'hui pires que celles de la crise économique actuelle. Plusieurs points de PIB seraient perdus et difficiles à rattraper. Plus le temps passe, plus la crue centennale risque d'être destructrice. Voulons-nous nous protéger contre une crue centennale sur tous les fleuves de France ou seulement sur la Seine, estimant que ce serait la seule réellement dangereuse pour la France en termes économiques ?