a exposé les conclusions de l'INSERM sur l'épidémiologie de l'obésité, ses déterminants ainsi que les mesures de prévention adéquates.
Il faut d'abord distinguer l'obésité du surpoids : l'obésité se caractérise par un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à trente kilos par mètre carré, alors que le surpoids est défini par un indice supérieur à vingt-cinq kilos par mètre carré. La fréquence de l'obésité chez l'adulte est passée de 8,2 % en 1997 à 11,3 % en 2003 ; chez l'enfant elle est passée de 2,4 % en 1990 à 3,9 en 2001. L'augmentation de la fréquence de l'obésité s'observe quels que soient l'âge et le sexe ; elle est similaire dans la plupart des pays européens et elle est plus récente qu'aux Etats-Unis. La fréquence de l'obésité varie, d'une part, selon la catégorie sociale (de 8,5 % chez les cadres et les professions libérales à 16 % chez les commerçants et les artisans) et, d'autre part, selon le niveau d'éducation (de 6 % pour un niveau supérieur à 20 % pour un niveau primaire). L'obésité est cependant en augmentation quel que soit le niveau socioéconomique des personnes considérées.
L'obésité est un déterminant majeur des facteurs de risques cardio-vasculaires, puisqu'elle s'accompagne souvent de diabète de type 2, d'hypertension artérielle et d'hyperlipidémie. Elle augmenterait les risques de certains cancers. On constate une surmortalité du sujet obèse, ce qui ne doit pas occulter les nombreuses conséquences fonctionnelles sur le corps humain, en ce qui concerne notamment les fonctions respiratoires, les troubles musculo-squelettiques (TMS) ou psychologiques.
Les déterminants de l'obésité relèvent de facteurs biologiques individuels mais aussi de facteurs environnementaux. L'environnement joue en effet un grand rôle et cela même avant la naissance. Cependant, l'équilibre entre les apports et le comportement alimentaires d'une part et la dépense énergétique d'autre part est bien au coeur du problème. Ce sont les facteurs d'environnement qu'il faut cibler afin de mettre en place une véritable politique de prévention.
Le pourcentage de personnes obèses est naturellement fonction en premier lieu de déterminants individuels. Au-delà de ces caractéristiques individuelles jouent des facteurs relevant de ce qu'on pourrait appeler le « micro-environnement » de la personne, puis des facteurs culturels, sociétaux, politiques et législatifs. De nombreux déterminants, de nature très différente, se conjuguent pour provoquer une variation de la fréquence de l'obésité dans une population donnée : ils interviennent au niveau national, régional, local ou encore à l'école et au travail. La politique de prévention devra donc concerner une multitude de points d'impact, plus ou moins proches, de l'environnement de l'individu, qu'il s'agisse du cadre de vie, de l'organisation des industries agroalimentaires, de l'urbanisation, de l'organisation des transports ou des possibilités d'exercice physique, ... L'obésité n'est pas uniquement l'affaire de l'individu : une approche plus globale est nécessaire.