En réponse aux différents intervenants, M. Pierre Ducimetière, directeur de recherche à l'INSERM, a apporté les précisions suivantes :
- Il existe une différence assez nette selon que la population est rurale ou urbaine. La fréquence de l'obésité est en effet proportionnellement plus grande dans les petites communes rurales que dans les grandes agglomérations urbaines.
- Contrairement à la consommation de tabac, on n'observe pas d'effet de génération très net en matière d'obésité. Ce qui est certain, c'est qu'en France aujourd'hui chaque personne absorbe plus d'énergie qu'elle n'en dépense et que 8 % des adultes sont considérés comme obèses, ce qui représente une population de plusieurs millions d'individus.
- Il est nécessaire de distinguer l'obésité morbide, qui relève de la médecine et notamment de la chirurgie, et les autres formes d'obésité, qui posent un problème de santé publique, mais également social, ce qui conduit à adopter des approches différentes.
- Il apparaît clairement que la prévention est la seule réponse possible mais que son efficacité ne peut se déployer dans l'urgence. Il s'agit en réalité d'un combat à mener à l'échelle d'au moins une génération et qui doit nécessairement intégrer la dimension internationale en raison tant de la standardisation des modes de vies que du poids des entreprises multinationales dans le secteur agroalimentaire. Il faut une prise de conscience globale de la société.
- En ce qui concerne le lait maternisé, on ne peut que déplorer le manque de données scientifiques sur ce sujet sensible alors qu'il serait important de mener des recherches.