Les concours restent le mode normal de sélection pour la fonction publique. Le débat, à mon sens, doit porter sur le degré de formation dans des matières très techniques. Je le situerai donc plutôt en aval. Il est vrai, néanmoins, que nous avons eu des cas de recrutement d'agents surdiplômés, qui ont néanmoins dû faire ensuite, en tenue, de l'obligation déclarative à l'aéroport de Roissy. Il peut donc arriver que l'agent recruté soit déçu.
Je reste persuadé que l'expérience de terrain est essentielle. Pour la douane, l'intégration dans le milieu économique et logistique, dans les ports ou les aéroports, est vitale. Il faut garder cette spécificité, et l'étendre à l'aide de spécialisations et d'un bagage technique renforcé.
Je n'aurais pas tout à fait le même avis que vous sur la concurrence entre administrations. Certes, des quantités astronomiques de stupéfiants sont saisies et les différents services chargés de cette lutte se jettent parfois au visage les chiffres des volumes saisis, ce qui peut ressembler à une guerre des services. Si je le niais, je ne respecterais pas le serment que j'ai prêté il y a quelques instants.
Toutefois, en matière financière, je ne ferais pas tout à fait le même constat. Je dirai que les administrations investies sur ce terrain « pleurent » toutes ensemble car elles n'ont pas assez d'outils ou de moyens pour faire face aux enjeux.
Cela dit, nous poursuivons des cibles différentes, et nous ne nous marchons pas trop sur les pieds : les terrains sont relativement bien partagés et l'organisation de l'administration française est cohérente. Cela se passe donc plutôt bien.
Le financement des partis est une question sulfureuse. À certaines époques, oui, les douaniers sont tombés sur quelques cas ; c'est certain, on a vu passer les valises. Cela a suscité beaucoup de problèmes, car ces affaires ne faisaient pas plaisir à l'administration. Cependant, on en voit moins aujourd'hui, même s'il reste toujours des scories.
Parfois, quand quelque chose est vraiment très douteux - et je ne parle pas nécessairement du financement des partis : un problème d'origine fiscale, une captation d'héritage, un abus, des sommes dont la fiscalisation n'est pas claire -, on recourt à des techniques à l'ancienne. On retrouve alors ici un chèque, là des espèces.
Je pense que c'est toujours une réalité, mais je ne dirais pas que les montants sont énormes. Je ne pense pas que, si nous menions des contrôles un peu plus ciblés avant une campagne, dans la période actuelle, par exemple, nous intercepterions de nombreuses personnes. Mais il serait naïf de croire que cela n'existe plus du tout.