Intervention de Maurice Antiste

Mission d'information Développement de l'herboristerie — Réunion du 18 juillet 2018 à 14h45
Audition du docteur henry joseph pharmacien et pharmocognoste en guadeloupe

Photo de Maurice AntisteMaurice Antiste :

Merci beaucoup docteur pour vos propos. C'est un grand bonheur pour moi d'auditionner aujourd'hui un des nôtres : je suis le seul ultramarin de cette mission d'information et je souhaite féliciter la présidente et les autres membres d'avoir compris l'importance des outre-mer sur le sujet de l'herboristerie. Votre exposé était très clair, car vous avez mis l'accent à la fois sur l'histoire et les projets en cours.

Je crois qu'il y a une nécessité d'autosatisfaction, par la prise en compte de notre propre pharmacopée : la France pourra alors comprendre la richesse qui réside dans la reconnaissance des plantes d'outre-mer. Je suis d'ailleurs de près le programme Tramil et je m'appliquerai à ce que le dialogue se poursuive dans la zone Caraïbe. Le travail que vous réalisez est extraordinaire et il va bientôt trouver sa consécration. Ma question est simple : êtes-vous bien prêt à nous aider à donner toute sa place à la pharmacopée des outre-mer dans la recherche ?

Dr Henry Joseph. - Vos propos me vont droit au coeur. Je souhaite dire que je ne suis pas tout seul : c'est un travail qui a certes été initié en Guadeloupe, mais nous avons créé un colloque international sur les plantes aromatiques et médicinales, qui s'est réuni à l'île de La Réunion en 2001, en Guadeloupe en 2002, en Guyane en 2004, à Tahiti en 2006, en Nouvelle-Calédonie en 2008, puis en Martinique en 2010 avant de repartir pour un tour. Le prochain rendez-vous aura lieu au mois de novembre à Tahiti pour la dixième édition de ce colloque, qui a pour but de réfléchir ensemble au meilleur moyen de valoriser cette biodiversité.

Je souhaite attirer votre attention sur la loi du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, présentée par la ministre Ségolène Royal. Ce texte précise que toute ressource génétique se trouvant sur le territoire français appartient à l'État français, qui sera le seul à déterminer le partage des avantages tirés de la ressource. Dès lors que vous effectuez de la recherche fondamentale, une simple déclaration suffit. Pour le commerce en revanche, un permis est nécessaire afin d'accéder à la ressource génétique. Le permis peut être refusé si les capacités techniques et financières du demandeur ne sont pas à la hauteur de l'objectif envisagé, ce qui ne me paraît pas approprié alors même que nous disposons de 80 % de la biodiversité.

Le développement de l'outre-mer ne doit pas s'opérer sans les ultramarins. Avec la fin du pétrole d'ici 2050, les plantes, par le biais de la photosynthèse, seront d'un grand secours, dans le domaine de l'alimentation ainsi que de la médecine - 64 % des spécialités vendues en pharmacie sont de près ou de loin à base de plantes. Le développement des colorants naturels est un autre enjeu et nous sommes pionniers dans ce domaine. J'ai eu l'occasion de dire à l'occasion de la récente visite à Phytobôkaz du Premier ministre, accompagné d'une délégation ministérielle, que nous sommes une chance pour notre pays et non pas une charge.

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