Les dossiers reçus montrent un défaut d'information : dès lors que les praticiens ne détenaient pas eux-mêmes l'information nécessaire, ils n'avaient pas les moyens d'informer leurs patients avant de recueillir leur consentement éclairé. Dans les dossiers que j'ai reçus, il n'y a pas eu de rappel des patients. Bien souvent, les comptes rendus opératoires n'indiquent pas la nature exacte de la prothèse, c'est en particulier ce qui s'est produit s'agissant des prothèses ASR, d'où un problème de traçabilité. Les prothèses en cause n'ont été détectées que parce que des médecins ont pris l'initiative d'examens qui ont révélé la présence de métaux toxiques dans le sang.
Malgré la loi du 2 mars 2002 et les efforts de la Haute Autorité de santé (HAS), l'information constitue un champ déserté par les médecins. Pour les prothèses PIP, nous avons passé du temps à rassurer les patients. Que peut-on faire de plus pour améliorer la qualité de l'information délivrée à un large public ? Quand une information de masse circule, il faut l'accompagner de recommandations afin de rassurer les patients.