Sur ce dernier point, je n'ai absolument pas été surpris. J'avais entendu parler de certaines pratiques avant que je ne sois président du CPLD telles que des ordonnances antidatées ou l'usage de pommades contenant des corticoïdes. Cela aurait dû se traduire par une sanction.
J'ai également été alerté par les articles d'un chercheur du Mans, dont j'ai oublié le nom -que certains trouvent excessifs- à propos du nombre de watts développés dans les épreuves du Tour de France. On disait qu'il était impossible de parvenir à 500 watts développés, la limite humaine étant de 400 watts, et ce durant une durée limitée. Les records battus par Armstrong ou d'autres -j'ai également en tête un coureur italien- étaient fort surprenants.
Le fait de voir l'équipe vainqueur à une moyenne très élevée d'une course contre la montre par équipes arriver toujours groupée m'a frappé. Il était rarissime de voir un coureur lâché par le groupe alors qu'une équipe comprend des profils différents et notamment des grimpeurs qui ne sont pas des rouleurs. Ils avaient donc probablement tous reçu le même traitement !
De même, lorsque certaines équipes roulaient à un rythme d'enfer pendant les trente derniers kilomètres pour épuiser les autres coureurs et mettre leur sprinter vedette sur la rampe de lancement, je voyais bien que quelque chose n'allait pas !
Je n'ai donc pas été surpris mais, à l'époque, je n'étais en charge ni du contrôle ni du résultat des analyses. Nous devions simplement prendre des sanctions en fonction des résultats qui nous avaient été communiqués.
Concernant les moyens, je pense qu'il serait bon que ceux-ci soit augmentés, mais non par augmentation des crédits publics, surtout dans la période de disette que nous connaissons. Il ne serait pas mauvais que l'implication financière de tous les acteurs du sport permette d'augmenter le budget de l'AFLD. Celle-ci est capitale, même si elle peut parfois paraître symbolique.
Enfin, concernant les raisons de l'AMA de distinguer les produits interdits en compétition et hors compétition, selon l'idée évoquée à l'époque, les contrôles étaient plus difficiles. Un contrôle sur 15 ou 20 substances coûte plus cher ; par ailleurs, l'AMA estimait que certaines substances étaient peut-être utiles en compétition, mais non hors compétition, pour l'entraînement. Il n'était selon elle pas utile de les contrôler.
Je me souviens d'un rugbyman français contrôlé hors compétition, chez qui on avait découvert une substance qu'on ne devait rechercher qu'en compétition. Cet international n'avait du coup pas été sanctionné !