La charge était lourde mais ce n'est pas la raison principale. Je la remplissais en plus de mon travail au Conseil d'État, en section du contentieux et en section administrative. Je m'efforçais de venir tous les jours au CPLD et j'y travaillais tous les week-ends pour signer des documents, étudier les mémoires et les décisions, et assurer la gestion. Je percevais cependant une indemnité.
Par ailleurs, le ministre n'aurait sûrement pas été ravi que je sois renouvelé. Le vice-président du Conseil d'État chargé de ma nomination m'a d'ailleurs dit que le ministre ne m'aimait pas et qu'il préférerait avoir un autre interlocuteur que moi. Je ne suis pas sûr qu'il ait gagné au change avec M. Bordry !
La troisième raison tient plus généralement aux difficultés que j'avais avec le ministre et avec le ministère de sports. La directrice des sports était pourtant membre du Conseil d'État. Cela aurait dû faciliter les relations. J'entretenais auparavant les meilleures relations avec elle, jusqu'à ce moment. Les choses se sont heureusement normalisées après que j'ai quitté mes fonctions.
J'ai vraiment craint qu'on supprime le CPLD, ou qu'on le dépouille de ses compétences, notamment à la faveur de la loi en préparation. A cette occasion, on a élargi les compétences du CPLD en le transformant en Agence, en y rattachant le laboratoire, et en lui donnant des attributions supplémentaires, mais on lui a enlevé la responsabilité des compétitions internationales. On a donc gagné en étendue, mais perdu en épaisseur.
Il est vrai qu'à l'époque, les vedettes étrangères hésitaient à venir courir en France, par crainte d'être plus souvent et plus sérieusement contrôlées. Certains organisateurs de meeting voulaient être sûrs que telle vedette, qu'ils payaient très cher, ne serait pas contrôlée...