Je doute que la fédération française de ski soit compétente pour mettre en place le passeport biologique. L'initiative n'a pu venir que de la Fédération internationale. Cette dernière a instauré un passeport sanguin, qui sert à mieux cibler les athlètes à contrôler. J'y suis favorable. Je suis plus mitigé sur le passeport biologique, car nous manquons d'information sur son application.
Il ne faut pas oublier que le corps humain est une machine irréductible aux normes. Un virus peut faire baisser le taux d'hématocrite : cela ne signale pas nécessairement un dopage. En outre, nous avons chacun un patrimoine génétique particulier : pour ma part, une mutation sur le gène HFE améliore depuis ma naissance l'exploitation du fer par mon organisme, ce qui me rapproche des standards fixés par l'Agence mondiale antidopage (Ama) et la Fédération internationale. Déroger aux normes physiologiques, c'est aussi à cela que l'on reconnaît les grands sportifs...
Reste que le suivi de la Fédération française de ski est bon. Son discours est clair. Le discours ne fait toutefois pas tout. Je suis convaincu que la responsabilisation des personnes est la seule façon de lutter efficacement contre le dopage.