a jugé essentiel que le système de formation professionnelle, recouvrant des réalités extrêmement diverses, soit ancré sur l'analyse des compétences. Le groupe Renault a mis en place, depuis six ans, un programme intitulé « Compétences », en vue d'identifier les besoins de demain, et les différents secteurs, comme la réparation automobile, ont investi ce champ en construisant une cartographie des compétences et une démarche pédagogique. Une telle démarche est indispensable dans la mesure où la formation professionnelle est un outil au service, tout à la fois, de l'employabilité du salarié et de la performance de l'entreprise, la distinction théorique entre ces deux finalités ne correspondant pas à la réalité vécue dans l'entreprise.
Puis il a évoqué trois caractéristiques du système français de formation : le principe de gratuité de la formation favorise certes l'accès aux dispositifs, mais suscite, chez les usagers, un manque de regard critique sur la qualité de la formation reçue. En Espagne, en revanche, les intéressés contribuent au financement de leur formation et font donc preuve d'une grande exigence à son égard. Par ailleurs le système français de formation professionnelle se caractérise par la prédominance du secteur public - c'est ainsi que Renault utilise largement les ressources fournies par l'Education nationale et par l'AFPA - alors que, dans d'autres pays, les entreprises assurent l'essentiel de l'investissement formation. Enfin, la formation professionnelle relève, dans les entreprises françaises, des directions des ressources humaines, et non pas des divisions opérationnelles, à l'inverse des choix d'organisation opérés dans d'autres pays.
a considéré que la mutualisation des fonds collectés au titre de la formation professionnelle était indispensable, mais que le système actuel consistait plus à financer l'offre de formation qu'à répondre à la demande.
Il a rappelé que le groupe Renault avait été précurseur dans la mise en place du DIF. Cinq ans après son introduction dans l'entreprise et grâce à l'appui du programme « Compétences », qui permet d'ancrer les formations dans les stratégies et les réalités professionnelles de l'entreprise, le taux d'accès des salariés à la formation est passé de moins de 70 % à 88 %, en améliorant notamment l'accès des ouvriers, jusqu'alors les plus éloignés des circuits de formation.
Estimant que la formation était un « produit frais » destiné à servir à la transformation de l'entreprise, il a enfin insisté sur la nécessité de mettre la formation acquise en pratique dès son achèvement et de la prolonger en instituant des formations modulaires ou en alternance, afin d'éviter la rupture du lien avec la pratique professionnelle. En cela, la logique de formation continue est différente de celle de la formation initiale et de celle des chômeurs.
A l'issue de cet exposé, un large débat s'est engagé.