Après le temps de concertation, la phase opérationnelle de la mise en place de la réforme a été beaucoup plus délicate. En effet, les parents se sont impliqués tardivement dans la réforme, malgré tout le travail de communication mis en place : 1 300 familles sur 2 500 ayant des enfants scolarisés n'avaient pas fait les démarches nécessaires sur notre espace numérique pour réserver la restauration, la garderie et les TAP. Les premiers jours ont été difficiles en raison des transferts de responsabilité.
La gestion des locaux a également posé problème. Le corps enseignant était réfractaire à libérer les classes et nous ne disposions pas de salles voisines où délocaliser les TAP. Il fallait, en outre, limiter les déplacements pour des questions de sécurité. Un travail de persuasion a été mené auprès des enseignants qui nous accusaient de vouloir « désacraliser l'école », comme s'il ne fallait pas partager la maison de la République. Là où l'équipe éducative était coopérative, il a suffi d'ajustements, réalisés pour l'essentiel après la Toussaint. Les tensions se sont apaisées avec l'élaboration d'une charte de bonne conduite sur l'utilisation des salles de classe.
Aujourd'hui, la situation est maîtrisée et nous sommes dans une démarche de consolidation et d'innovation sur les temps périscolaires. Des inquiétudes persistent sur la fiabilité des équipes que nous formons et la nécessité de les reconstituer et de les reformer chaque année. L'exigence des parents sur la qualification des intervenants nous a conduits à fixer la barre trop haut, de sorte que nous nous sommes pénalisés nous-mêmes - nos modules de maternelle n'étaient pas assez ludiques. Des ajustements restent à faire.
Pour ce qui est de la gestion des services, la réforme a été une révolution. Nous avons fonctionné en mode projet, impliquant une dizaine de directions, avec un comité stratégique piloté par le maire d'Arras, et l'Éducation nationale. La transversalité a facilité la mise en application.
L'une des clefs de la réussite de cette réforme a été de ne pas perturber le quotidien des parents. Un dispositif d'accompagnement des familles a été mis en place, avec une demi-heure gratuite pour que les parents ne soient pas sous pression, en maintenant une restauration le mercredi et en assurant ce jour-là des transports des écoles vers les centres de loisirs de la commune.