Intervention de Pascale Massicot

Mission commune d'information sur les rythmes scolaires — Réunion du 22 janvier 2014 : 1ère réunion
Audition de Mme évelyne Beaumont adjointe au maire d'arras M. Fabrice Bailleul directeur général adjoint en charge de la cohésion sociale de la ville d'arras Mme Pascale Massicot adjointe au maire de nevers Mme élodie Verrysser directrice de l'éducation à la ville de nevers et Mme Florence de Marignan de la fédération des maires des villes moyennes

Pascale Massicot, adjointe au maire de Nevers :

La situation est étonnamment similaire à Nevers, où je suis adjointe à l'action éducative, depuis que Didier Boulaud a quitté la mairie en 2011 : je suis arrivée au moment de la réforme, que j'ai pris plaisir à mettre en place. Ayant obtenu le label « Ville amie des enfants », Nevers fait partie du réseau français des villes éducatrices. La réforme a été l'occasion de réaffirmer à la population la politique éducative très forte qui distingue la ville et de bien marquer les compétences obligatoires et ce qui procède de la coéducation.

En 2008, l'équipe municipale s'était interrogée sur les bienfaits du passage à la semaine à quatre jours. Une expérimentation de la semaine de quatre jours et demi avec le mercredi matin a été mise en place dans deux écoles, l'une en centre-ville, l'autre en réseau d'éducation prioritaire (REP) - alors réseau de réussite scolaire (RRS). Là, cela a été un succès, parce que nous avons offert de nouvelles activités aux enfants. En centre-ville, où les enfants se voyaient à l'inverse privés des activités qu'ils pratiquaient le mercredi matin, l'expérience s'est arrêtée au bout d'un an. Nous avons ainsi compris qu'il était nécessaire que tout le monde travaille ensemble et, s'il nous est apparu évident d'appliquer la réforme des rythmes scolaires en 2013, nous mesurions plus lucidement les difficultés de sa mise en oeuvre, en particulier pour les publics fragiles (maternelles, classes pour l'inclusion scolaire - CLIS).

L'équipe municipale s'est engagée et les politiques publiques se sont croisées dans une réflexion commune de terrain. Une des difficultés majeures de la réforme tenait aux moyens humains sollicités, un personnel qualifié, motivé et en nombre : 180 intervenants étaient nécessaires pour vingt-neuf écoles (quatorze maternelles, quinze écoles élémentaires). La ville n'offrant pas de telles ressources, nous l'avons divisée en quatre cantons, avec un système d'emploi du temps tournant.

L'implication de Nevers dans le réseau français des villes éducatrices s'est révélée utile - j'invite Arras à nous rejoindre.... Cette association forte a été le cadre d'un partage d'expériences, de comparaisons et d'échanges fructueux qui plaçaient l'enfant au coeur du débat. En cela, la réforme est une expérience enrichissante.

Cependant, la Nièvre étant un département très rural, une différenciation entre les communes reste à faire. Chef-lieu du département, Nevers dispose d'un tissu associatif riche, facilitant la mise en place de la réforme. Qu'en est-il ailleurs ?

La réforme a également été l'occasion d'entamer un dialogue positif avec l'Éducation nationale. Au lieu de parler carte scolaire ou suppression de classes, nous avons discuté coéducation et construction au service du bien-être de l'enfant. Un lien fort s'est noué avec les enseignants, invités à réfléchir à ce qui peut compléter leur projet pédagogique, afin que les enfants découvrent ce qu'ils ne peuvent pas faire durant les vingt-quatre heures hebdomadaires où ils sont en classe. L'épanouissement des enfants est privilégié.

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