La réforme mise en place en septembre 2013 a nécessité une mobilisation politique importante et une collaboration participative de tous les acteurs. Malgré un calendrier ministériel serré, il fallait imaginer un fonctionnement qui colle à notre réalité.
Lors de l'expérimentation, le choix avait été celui d'une semaine de 4 jours et demi, avec une sortie à 15 h 30 et des activités périscolaires 4 jours par semaine. À l'échelle de la ville, la réforme exigeait 180 intervenants prêts à intervenir tous les soirs, ce qui n'est guère possible dans une commune non universitaire, pour des raisons financières et par manque de moyens humains. Un système tournant a donc été mis en place : une fois par semaine, la sortie se fait à 14 h 45, laissant place aux nouvelles activités périscolaires (NAP), jusqu'à 16 heures et les trois autres jours, la sortie se fait à 16 heures. L'emploi du temps se module dans les quatre secteurs de la ville. Des garderies gratuites ont été mises en place de 16 heures à 16 h 30 et une restauration est disponible pour les enfants si les parents le souhaitent.
L'expérimentation que nous avions menée pendant trois ans, avant la réforme, nous a incités à la vigilance sur l'aspect opérationnel de sa mise en place. Nous avons notamment instauré des évaluations.
Des partenariats importants ont été conclus, avec les enseignants souvent inquiets mais qui jouent un rôle de facilitateurs, avec les familles qui ont pu bénéficier d'accompagnements spécifiques et à l'intention desquelles nous avons revu nos outils de communication. Une structuration de la coéducation a été mise en place dans le territoire, et la commune s'est repositionnée comme relais entre les partenaires. Un point de vigilance demeure : la multitude d'outils dont nous disposons (projet éducatif local, projet éducatif de territoire, contrat enfance et jeunesse) nécessite de redonner une cohérence à ce millefeuille.
Nous avons maîtrisé le risque de fréquentation importante des publics : alors que les prévisions étaient de 80 %, le taux de fréquentation est monté à 90 % en octobre pour atteindre parfois 98 %, contre 10 % pour une garderie. Les enseignants nous font part de la plus-value que représente une demi-journée hebdomadaire d'apprentissage supplémentaire. Nous maintenons nos ambitions pour les maternelles, sans négliger les repérages spatio-temporels. Nous restons vigilants sur le public particulier que constituent les enfants en situation de handicap : nous manquons de visibilité sur les interventions des auxiliaires de vie scolaire (AVS) dans les temps périscolaires et la formation des intervenants.
En termes d'emploi, si la réforme a créé cinq emplois équivalents temps plein (ETP) dans la collectivité de Nevers, dans les associations les emplois restent précaires. Il convient de rester attentif à la formation de ces intervenants. Nous réfléchissons à un plan de formation global afin de croiser les compétences : nos Agents spécialisés des écoles maternelles (Atsem) ont participé à une formation proposée aux enseignants.
Du point de vue financier, des moyens importants ont été dégagés, avec une augmentation de 5 % du budget éducatif à Nevers. Nous avons dû faire face initialement à une absence d'informations de la part de certains partenaires, comme la Caisse d'allocations familiales (CAF), mais aujourd'hui les réponses arrivent.