Intervention de Françoise Cartron

Mission commune d'information sur les rythmes scolaires — Réunion du 22 janvier 2014 : 1ère réunion
Audition des représentants du syndicat national unitaire d'instituteurs et professeurs des écoles et pegc snuipp-fsu et du syndicat national des personnels d'inspections snpi-fsu

Photo de Françoise CartronFrançoise Cartron, rapporteure :

Quel modèle d'organisation vous paraît-il cohérent, profitable aux enfants et acceptable pour les enseignants ?

Vous mentionnez l'existence de 62 projets éducatifs différents en Gironde. Nous avons, en effet, laissé le dernier mot aux conseils d'écoles qui ont choisi -et parfois modifié- les propositions des parents ou des municipalités. Les inspecteurs qui accompagnaient les enseignants ont tous fortement appuyé ces modèles auprès des élus.

Tout comme vous, nous pensions que cette réforme ne pouvait réussir que si elle était portée par les enseignants. Nous avons donc décidé de prendre en compte les arguments des enseignants...

Je crois que nous avons tous été victimes d'une surmédiatisation des rythmes scolaires, au détriment de la refondation de l'école. La scolarisation des enfants de deux à trois ans, pas plus que la création du Conseil supérieur des programmes et du Conseil national d'évaluation du système scolaire, n'intéresse les journalistes. Quand on évoque devant eux le fait que l'on compte plus de maîtres que de classes, ils rédigent un article sur les réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED) !

Le système médiatique s'est emparé de cette réforme pour opposer et mettre en cause parents, enseignants, élus et enfants. Nous avons bien conscience, ici, que cette réforme n'est qu'une des pièces du puzzle, mais si nous nous arrêtons là, nous ne réussirons pas la transformation du système éducatif. Heureusement, le Conseil supérieur des programmes est en marche et les programmes de primaire et de maternelle en cours de révision. On a reconsidéré le cycle de la maternelle en le rendant autonome, sans grande section à cheval avec le CP, ce qui constituait pour nous un risque de « primarisation » que nous avions déjà dénoncé il y a des années.

Il existe donc une refondation globale. Fallait-il commencer par là ou attendre ? Cela fait vingt ans qu'on en parle et que des essais ont eu lieu -contrats bleus, etc. On peut être naïf, et se dire que les esprits sont prêts : il n'en est rien...

Vous dites également qu'une cohérence globale est nécessaire, sans confusion des rôles. On a beaucoup trop parlé du hors-temps scolaire, alors que cette réforme des rythmes s'intéresse à la réorganisation du temps scolaire. Personne ne s'est jusqu'à présent posé la question de savoir ce que l'on faisait des enfants entre 16 h 30 et 18 heures... Tout d'un coup, cela devient le sujet principal ! Apprend-on mieux avec neuf demi-journées ou non ? C'est là le but de la réforme des rythmes.

Il existe des situations dans lesquelles les communes ont dû s'adapter à l'organisation de l'accueil périscolaire, qui constituait une demande sociale. De quel droit peut-on influer sur le temps social des parents ? Pour un enfant, est-il idéal d'arriver à la garderie à 7 heures du matin et d'y rester jusqu'à 18 h 30, avec, au milieu, une journée d'enseignement ? On est obligé de faire avec, et les mairies ont fourni des réponses à la demande sociale...

La réforme Chatel a ajouté une demi-heure de soutien scolaire aux enfants, entre midi et 14 heures. Avez-vous pris position sur ce point ? Y a-t-il eu une évaluation du bienfait de cette mesure par rapport au respect du rythme de l'enfant et à l'objectif de réussite ?

Vous appelez de vos voeux une table ronde nationale, mais ne faut-il pas également tenir compte des particularités? Vous déplorez, enfin, l'absence de négociations. Les enseignants n'ont-ils pas obtenu une heure de moins sur leur temps de travail pour favoriser la concertation ?

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