Intervention de Sabine Drexler

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 1er mars 2023 à 9h30
Audition de Mm. François Brouat président du collège des directeurs des écoles nationales supérieures d'architecture ensa et olivier celnik élu au conseil national de l'ordre des architectes d'île-de-france

Photo de Sabine DrexlerSabine Drexler :

Notre commission porte beaucoup d'intérêt au bâti ancien et a identifié un certain nombre de risques liés notamment à l'application de la loi climat et résilience sur l'isolation thermique. Même si nous mesurons la complexité à concilier impératifs de transition écologique et protection du patrimoine, nous pouvons parvenir aujourd'hui à l'application des normes de bâtiment à basse consommation (BBC) dans le logement ancien. Pour ce faire, nous aurons besoin d'architectes nombreux et formés à des techniques bien particulières, parfois ancestrales. Ces dernières n'ont pas été privilégiées ces dernières décennies. Nous avons préféré démolir plutôt que rénover. Nous aurons besoin d'architectes capables de répondre aux impératifs de densification d'usine, de questionner l'insertion harmonieuse du bâti neuf dans les îlots anciens, trouver des volumes compatibles avec les tissus urbains historiques, mais aussi questionner la conservation, l'extension du bâti ancien, son adaptation comme par exemple celle des nombreux corps de ferme aujourd'hui à l'abandon. Ces derniers sont de plus en plus nombreux. Des granges pourraient répondre aux attentes actuelles.

Malheureusement, avec un DPE inadapté au bâti ancien, aujourd'hui obligatoire et opposable aux propriétaires bailleurs, nous en sommes arrivés à une situation très préoccupante où certains particuliers entreprennent sans être conseillés des travaux totalement inappropriés pour répondre aux bons critères thermiques. S'ensuit l'altération définitive de ce bâti. D'autres encore pour des raisons financières ou techniques renoncent à effectuer des travaux, délaissent, puis revendent leurs biens qui sera démoli. Le ZAN accélérera encore la rareté et l'inflation des coûts du foncier. Des études, notamment celles du crédit, montrent pourtant que la réaffectation et la réhabilitation du bâti ancien peut constituer du point de vue écologique l'avenir de la construction. La promotion de quelques belles vitrines de réhabilitation montrerait au plus grand nombre le champ des possibles.

Pour conclure, nous sommes rassurés d'entendre que ces enjeux sont aujourd'hui pris en compte par les écoles d'architecture et par l'Ordre des architectes.

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