En ce qui concerne le climat social, je préciserai qu'il s'agit globalement d'un effet de ciseau observable de manière structurelle.
Durant les dernières semaines, l'école d'architecture s'est interrogée sur la réalisation d'une carte des partenariats à l'école d'architecture qu'elle a conclus. Comme tout établissement d'enseignement supérieur, nous sommes un acteur des politiques publiques d'une manière générale et nous sommes donc amenés à travailler avec des collectivités ou des mairies qui souhaitent réfléchir au devenir de leur territoire, mais aussi avec le ministère de l'enseignement supérieur ou l'Agence nationale de la recherche.
Nous avons donc besoin d'une ingénierie administrative de plus en plus complexe qui n'est pas structurellement présente dans les écoles. De plus, l'inflation et l'augmentation des coûts s'ajoutent à ces enjeux. Dès lors que vous ne pouvez pas toucher à la masse salariale ou aux coûts de fonctionnement et d'entretien des locaux, la seule marge de manoeuvre se situe au niveau des dépenses liées à la pédagogie. Les étudiants et les enseignants le ressentent très rapidement.
Certaines écoles financent près de 40 % de leur budget en recettes propres. Ce travail important de construction de partenariats, de recherche de financements autres que ceux de notre ministère de tutelle nécessitent un investissement très lourd de la part des enseignants et des personnels administratifs. Pour les établissements de petite taille, les variables d'ajustement sont très difficiles à trouver. Dès que l'on traverse une période de difficultés conjoncturelles, nous n'avons plus la capacité de répondre aux besoins structurels des établissements. Par exemple, en l'absence de capacité de remplacement des personnels administratifs, nous n'avions pas la possibilité d'assurer les inscriptions et l'emploi du temps pour le second semestre. Cela relève pourtant des missions fondamentales de l'école.
De plus, notre ministère de tutelle porte des politiques très fortes en matière de protection du patrimoine avec lequel nous pouvons collaborer de manière très satisfaisante. Mais, les politiques en matière de transition notamment relèvent d'un autre ministère. Même si nous bénéficions d'une cotutelle nous ne sommes financés que par le ministère de la culture. Ainsi, nous émargeons aux politiques publiques. Nous répondons à des appels à projets d'autres ministères, mais l'articulation n'est pas nécessairement la plus souple et la plus souhaitable. Par exemple, la construction des incubateurs pour l'insertion professionnelle de nos jeunes diplômés ou de chaires partenariales avec des industriels constituent des sujets développés au sein des écoles, et portés parfois par d'autres tutelles.