Nous nous rendons compte - y compris au moment des discussions budgétaires - que le métier d'architecte évolue et que les attentes sont importantes, en particulier en matière de dialogue avec les élus dans les territoires.
Le numerus clausus et nos interrogations sur le devenir du patrimoine bâti, le défi écologique ou la préservation des paysages ne sont pas nouveaux. Je pense ainsi à la problématique du développement de l'éolien qui nuit au patrimoine paysager.
La mise aux normes énergétiques constitue un vrai défi. Mais, en opérant de façon systématique, on peut espérer des gains en matière énergétique importante. Le ZAN constitue certes un défi, mais qu'avons-nous produit depuis 20 ans entre le pavillon et le R +5 ? Je caricature un peu la situation, mais dans les modes d'habiter, beaucoup de systèmes existent dans d'autres pays. Il y a 15 ans, des discussions ont eu lieu dans les pays nordiques sur l'habitat intermédiaire semi-individuel. Il s'agit de densité urbaine, mais de densité heureuse et nous n'avons pas répondu à ces défis. Désormais, nous faisons face à d'autres sujets : les îlots de fraîcheur, la lutte contre les îlots de chaleur urbains, la préservation des espaces extérieurs individuels et collectifs. Les architectes ont proposé un panel de compétences, d'expertises, d'inventivité, de sens de l'esthétique, de sens de l'habitat pour penser la société de demain dans les villes et dans les territoires plus ruraux. En effet, il est important de ne pas négliger les paysages et le patrimoine, qui sont deux éléments importants pour nos concitoyens. Parfois, dans les CAUE et dans les services de l'État, des architectes nous accompagnent. Mais, globalement, un manque cruel se fait sentir et des formations nouvelles doivent être inventées.
Il faudrait sans doute parvenir à diversifier les profils. Quel plan de formation avez-vous dans les écoles d'architecture pour proposer de nouveaux diplômes sur les paysages et sur l'urbanisme notamment ? Quelle perspective avez-vous en matière de développement de formation en lien avec les ingénieurs et la recherche pour concilier dans les territoires les savoir-faire constructifs et la modernité ? Nous ne réussirons pas le défi écologique si nous n'arrivons pas à concilier ces deux attentes : la préservation de ce que nous sommes et puis répondre positivement à cet enjeu majeur de la mise aux normes énergétiques dans les territoires notamment.