Intervention de François Brouat

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 1er mars 2023 à 9h30
Audition de Mm. François Brouat président du collège des directeurs des écoles nationales supérieures d'architecture ensa et olivier celnik élu au conseil national de l'ordre des architectes d'île-de-france

François Brouat, président du collège des écoles nationales supérieures d'architecture :

Je suis frappé et touché par la sensibilité des parlementaires concernant nos problématiques. C'est peut-être la première fois que les problèmes de la société sont aussi près des questions des architectes.

Il nous importe que les élus s'emparent de l'architecture. En ce qui concerne les solutions budgétaires, nous travaillerons avec notre ministère de tutelle. 20 000 étudiants en école d'architecture correspondent à la taille d'une université moyenne. Le ministère de l'enseignement supérieur a, depuis des années, beaucoup travaillé sur des investissements forts pour la situation des enseignants du supérieur, comme avec les plans campus. Les budgets de fonctionnement des universités augmentent chaque année. Il ne semble pas inabordable pour l'État de mettre en place un plan pluriannuel pour remettre à niveau nos établissements.

Les regroupements universitaires sont très importants, parce qu'ils nous permettent d'aborder des questions diverses avec des ingénieurs, des géographes, des urbanistes et des chercheurs qui travaillent parfois sur les matériaux, le thermique, etc. Ils nous permettent également de monter des formations avec les universités ou les grandes écoles qui dédoublent le cursus ou créent des formations spécialisées. L'architecture constitue déjà une question qui fait appel à plusieurs disciplines : c'est une question technique, culturelle et de sciences humaines.

J'ai parlé de différentes modalités à l'oeuvre, parce que les situations sont très différentes localement. Et cela n'est pas nécessairement négatif. Le LMD et le rapprochement avec les procédures universitaires ont beaucoup servi les écoles d'architecture, puisque nous avons tous accès au système Erasmus. Dans mon école, à peu près 80 % à 90 % des étudiants passent au moins un semestre à l'étranger, voire deux. Nous avons signé 80 accords avec des écoles et universités dans le monde entier. Toutes les écoles possèdent une politique internationale très dynamique. Ce phénomène a commencé il y a 10 ou 15 ans. La mobilité des enseignants et des étudiants est majeure pour la place de l'architecture française. Les écoles sont ouvertes, accueillantes et sont accueillies.

Toutes les écoles d'architecture sont totalement impliquées dans les questions d'urbanisme. Les Anglo-saxons possèdent deux mots pour parler d'urbanisme (urban design et urban planning), tandis que nous n'en avons qu'un seul. L'urban planning définit un urbanisme opérationnel et réglementaire, qui concerne moins les architectes. L'urban design concerne la conception et la compréhension de l'aménagement des villes, sujet des architectes. Je pense qu'il n'existe pas une seule école en France qui ne s'intéresse pas à l'urbanisme et qui ne le traite pas dans le cursus licence master, voire a posteriori dans des formations spécialisées. Il existe plusieurs diplômes supérieurs post master en urbanisme. Enfin, le double cursus ingénieurs-architectes constitue une offre que nous devons pouvoir proposer.

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