La question de la disponibilité des matériaux peut se poser de manière différente si l'évolution des processus permet de réduire les besoins ou d'utiliser des substituts. En tout cas, vous estimez qu'il n'y aura pas de difficultés dans les cinq prochaines années. Dans ce domaine comme dans tous, il est bien difficile de prédire au-delà de cinq ans... Le recyclage est-il malgré tout un modèle économique intéressant, sous réserve d'une massification de la collecte des cartes ? En d'autres termes, sommes-nous en train de disserter sur le sexe des anges, ou la question vaut-elle d'être posée ?
Par ailleurs, à vous entendre, j'ai eu l'impression qu'une déchetterie ou tout endroit collecteur de déchets devenait une mine comme les autres. Peut-on formuler les choses ainsi ?
Enfin, à propos de l'économie circulaire, je tiens beaucoup à la notion de proximité. Pour la plupart des élus de terrain que nous sommes, qui avons rencontré la question du recyclage à partir des déchets ménagers, l'économie circulaire devrait être aussi une économie de proximité, donc non délocalisable. Circulaire, oui, mais pas autour du monde !
En réalité, le qualificatif « circulaire » a deux significations : la balade des produits autour du monde ou dans un territoire donné et le fait de partir d'un produit pour y revenir. Il faut donc être précis. L'attachement à la proximité et à l'emploi dans les territoires vous paraît-il être un rêve d'élus, ou un objectif qui peut véritablement prendre corps ?