Le constat que vous dressez est partagé, et il est redoutable : une quasi absence de la France sur plusieurs sujets clés... mais nous restons sur notre faim concernant les pistes concrètes pour y remédier. Est-ce à dire, à vous entendre, qu'il est déjà trop tard pour réagir et conserver notre souveraineté numérique ?
Nous sommes pourtant confrontées à des initiatives régulières qui font peser de vrais risques à cet égard, comme en témoigne encore récemment l'annonce du lancement prochain d'une monnaie électronique. Quel est votre avis sur ce sujet ?
Des comités de normalisation fixent les règles techniques à l'échelle mondiale. Il en existe deux principaux, en Europe et aux États-Unis. Alors que nous pesions en leur sein ces dernières années, on constate aujourd'hui que peu d'européens y siègent : comment redonner du poids à nos positions et inciter nos chercheurs à s'investir dans leurs travaux ?
Vous avez, à juste titre, indiqué que le niveau européen était l'échelon le plus adapté pour agir, mais quelle structure précisément nous permettra-t-elle de peser ?
Concernant les infrastructures, petite lueur d'optimisme personnel, il me semble que la France a fait des choix ambitieux qui devraient donnent une longueur d'avance sur ses concurrents. Comment capitaliser sur ces choix nationaux stratégiques ?