Il faut qu'un écosystème soit international pour être dominant : acheter et être acheté fait partie de la vie normale des entreprises. Nous ne pouvons interdire de façon générale les acquisitions par des investisseurs internationaux, et pour qu'une entreprise soit achetée il faut aussi qu'il soit possible de la vendre. À part dans le cas limité de secteurs touchant à la sécurité nationale, je n'ai donc aucun problème à ce que des entreprises françaises se fassent racheter par des entreprises américaines. Cela n'a pas vocation à être la règle, mais il n'y a aucune raison de l'empêcher, car nous ne pouvons nous passer d'investisseurs étrangers et c'est l'amorce même d'un système vertueux de financement : les petits tickets amènent les gros, les capital-risqueurs attirent les fonds de pensions et les institutionnels. Autre exemple : Dans le domaine de l'intelligence artificielle, les meilleurs talents sont chez les géants du numérique ; pour créer en France un écosystème de recherche sur ce sujet, il faut donc avoir attiré ces grandes entreprises et permettre à leurs talents d'enseigner en les intégrant à notre système de formation. Il nous faut donc rester sur cette ligne de crête : favoriser le développement de champions et rester ouverts aux investisseurs étrangers.