Sur l'exploitation des ressources rares, la position de la ministre est claire. Notre transition énergétique nécessite des minéraux, que nous importons pour le moment. Il est de notre responsabilité d'exploiter ces ressources là où elles sont disponibles sur notre territoire. La question est similaire à celle de la déforestation importée : nous ne pouvons importer des ressources alimentaires sans nous poser la question de la façon dont elles sont obtenues. Nous avons besoin d'un cadre et nous devons prendre conscience des effets environnementaux de la transition énergétique.
La position de la France est-elle trop prudente sur l'exploitation des ressources dans les grands fonds marins ? Je ne le pense pas. Au CIMer notamment, des discussions ont lieu pour développer les activités d'exploration tout en ayant conscience de l'impact environnemental.
Dans le cadre du BBNJ, certains pays défendent l'idée que les zones internationales doivent servir à l'exploitation, qu'il ne faut pas se brider, et que nous améliorerons nos connaissances en avançant. La position de la France est plus équilibrée : nous estimons qu'il n'est pas possible de se lancer dans l'exploitation sans avoir conscience des conséquences.
On le voit avec l'exploitation minière terrestre, la prise en compte de l'acceptabilité sociale, économique et environnementale peut conduire à un arrêt des projets. Personne n'a intérêt à en arriver là. Ne pas réfléchir à la manière de réduire l'impact environnemental de l'exploitation relève d'une vision à très court terme qui risque de conduire rapidement à un blocage.
Il faut cadrer les choses : telle est la position, qui nous paraît équilibrée, de la France.