Nous avons un système de santé publique qui est ancien est qui a peu évolué. Nous avons peu d'écoles de santé publique sur le territoire. Les formations sont éparpillées. Nous pensons que nous devons avant tout avoir une approche par les déterminants de la santé. La prévention consiste à agir sur les déterminants de la santé plutôt que contre la maladie. Il y a des déterminants proximaux, proches des individus comme nos comportements, et des déterminants distaux, socio-économiques comme le niveau d'éducation. On sait que l'action doit être simultanée sur ces deux types de déterminants. C'est une révolution car on change notre conception de la santé ! La santé est un capital et non une charge. Or, au Parlement, lors de l'examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale, c'est essentiellement les dépenses qui sont discutées. On a discuté des objectifs de santé, pour la dernière fois, dans la loi relative à la politique de santé publique de 2004. La stratégie nationale de santé figure dans un décret et donc n'est jamais abordée par les parlementaires. Nous proposons de poser les objectifs de santé comme des objectifs importants pour une société et de se mettre en capacité de les discuter. Dans l'objectif d'une meilleure espérance de vie en bonne santé, la prévention est essentielle avec une prise en charge précoce des déterminants de la santé et une action sur ces déterminants. Plus on intervient tôt, plus le retour sur investissement est important. Les soins ont un très faible retour sur investissement, ça coûte très cher même s'il n'est absolument pas question de les remettre en cause. Il s'agit d'accompagner notre système de soins fondé sur la bonne santé de la population. 40 % des cancers pourraient être évités car ils sont liés à des comportements, tels que le tabac, l'alcool, l'alimentation, le manque d'activité physique... En diminuant ces comportements même de 5 à 10 %, on redonne une soupape à notre système. La prévention devrait être au coeur de notre système afin d'avoir un système équilibré, avec les soins.
Esculape, le dieu de la médecine avait deux filles : Panacée, la déesse du médicament et Hygiée, la déesse de la prévention. On dit qu'un père aime également ses deux filles. Pour les Grecs, c'était une conception équilibrée entre les soins et l'hygiène. On a dérivé puisqu'on est aujourd'hui à une répartition d'environ 97 %-3 %.