Intervention de Henri Demaegt

Mission commune d'information sur la filière viande en France et en Europe — Réunion du 16 mai 2013 : 1ère réunion
Audition de Mm. Henri deMaegt président et hervé des deserts directeur général de la fédération nationale de l'industrie et du commerce en gros de viandes fnicgv

Henri Demaegt, président de la FNICGV :

Pour résumer, nous sommes favorables à l'affichage de l'origine, y compris en produits transformés, même si ces mesures paraissent compliquées.

J'ai omis de présenter la FNICGV. Je souligne que nous représentons les petits industriels de l'abattage-découpe, le syndicat national des industries de la viande (SNIV) représentant pour sa part des entreprises de taille plus importante.

Aujourd'hui, notre fédération lance un cri d'alarme. Sans production, il n'y aura plus de filière viande. Or le cheptel est en baisse rapide. Il faut arrêter cette spirale du déclin, faute de quoi il sera définitif. Le cycle de production de la viande bovine est un cycle long, avec en moyenne cinq ou six ans pour amener une bête à l'abattoir. L'élevage bovin, qu'il soit laitier ou allaitant, rend des services à la collectivité : il permet d'exploiter les surfaces en herbe, évite la désertification des campagnes et fournit la matière première de l'industrie agroalimentaire.

La France possède 30 % du cheptel allaitant de l'Europe des 27. C'est un atout car les projections actuelles laissent penser que l'on manquera de viande dans le monde en 2020 et plus encore en 2050. Il est rassurant de constater que le prix européen de la viande est concurrentiel au niveau mondial, ce qui n'a pas toujours été le cas. Les prix de la viande au Brésil ont rattrapé les prix européens. Nous avons la possibilité de conquérir des marchés à l'exportation.

Malgré ces atouts, le secteur de la viande reste en difficulté : il est concurrencé par les céréales, qui ont fait des progrès considérables en termes de machinisme agricole et de rendement. L'élevage est également plus contraignant pour l'agriculteur. Les effets sont visibles : la Sarthe, qui était un département d'élevage, commence à basculer vers les grandes cultures. La viande est également contestée au nom du bien-être animal.

La filière viande est bien structurée : l'interprofession de la viande regroupe les treize familles. Mais Interbev reste régie par la règle de l'unanimité, qui peut être parfois bloquante.

La réforme de la politique agricole commune (PAC) a été bien négociée par le Gouvernement, mais sa mise en oeuvre devra favoriser l'élevage.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion