président du département de la Meuse, président du groupe de travail Jeunesse de l'Assemblée des départements de France. - Le département de la Meuse a expérimenté voilà trois ou quatre ans un budget participatif d'un montant de un million d'euros, sur un budget d'investissement de 30 millions d'euros, avec 200 000 euros fléchés vers des projets portés par les jeunes pour l'ensemble de la population. Quarante projets ont été réalisés, pour des montants compris entre 1 000 et 50 000 euros.
En 2017, lorsque j'étais vice-président délégué à la jeunesse, nous avons « construit » un budget jeunesse propre de 100 000 euros, mais nous nous sommes aperçus que nos logiques d'intervention, c'est-à-dire principalement de soutien à des initiatives, ne fonctionnaient pas très bien, car les jeunes ne connaissaient pas le dispositif. En fin de mandat, nous avons donc inversé la logique : nous avons lancé une grande enquête pour savoir ce que les jeunes Meusiens de 11 à 29 ans attendaient des politiques publiques : 900 jeunes ont répondu, montrant une volonté de s'impliquer.
Je suis ensuite devenu président du département après le renouvellement de 2021. Bien entendu, nous avons réfléchi sur le taux de participation aux dernières élections départementales : même si j'ai été élu avec 70 % des voix, je ne peux me satisfaire des 25 % de participation.
Nous avons un vice-président délégué à la démocratie participative, à l'innovation et au numérique, en plus du vice-président délégué à la jeunesse.
Nous avons finalement décidé de confier directement aux jeunes de notre département une enveloppe pour leur permettre de monter un projet. Nous les avons réunis deux fois, en octobre et en février. Nous leur avons proposé de constituer des groupes correspondant aux tranches d'âge représentées, mais ils ont souhaité rester tous ensemble pour bénéficier d'approches différentes. Ils ont manifesté le souhait d'organiser un événement dédié à la jeunesse. On va sans doute créer également un conseil départemental des jeunes, comme il en existe dans de nombreux départements.
Dans un département rural comme le nôtre, il peut aussi être problématique de ne pas avoir de permis de conduire. Nous allons donc développer des bourses pour l'accès au permis de conduire.
Je crois aussi beaucoup aux expérimentations et au droit de se tromper. Nous allons confier un budget aux jeunes, leur laisser deux ans pour lancer des expérimentations, et tant pis si celles-ci échouent.
Il était également intéressant de nous interroger sur l'image que les jeunes Meusiens ont de leur département. Ils veulent se détacher de l'image de la guerre, de Verdun, associée à notre territoire, mais reconnaissent en même temps qu'elle fait partie intégrante de son identité.
Enfin, Verdun et Bar-le-Duc sont des villes moyennes de moins de 20 000 habitants, la Meuse ne compte pas d'université et beaucoup de nos jeunes partent faire des études hors du département - à Nancy, Metz ou Paris, par exemple. Comment les faire revenir ou faire en sorte qu'ils gardent un lien fort avec notre territoire ? C'est aussi un enjeu important pour le département.