Intervention de Benjamin Flohic

Mission d'information Culture citoyenne — Réunion du 9 mars 2022 : 1ère réunion
Audition d'élus locaux et de représentants d'associations d'élus

Benjamin Flohic, conseiller régional de Bretagne :

J'ai 21 ans, je suis conseiller régional de Bretagne depuis juin dernier et président de la Commission aménagement et mobilités. Je fais de la politique depuis septembre 2020, à la suite de ma rencontre avec le maire de Langouët, première commune à avoir adopté un arrêté anti-pesticides, qui a présenté une liste en-dehors des partis aux élections régionales. La première raison de mon engagement, c'est la confiance : on ne me demandait pas de venir pour uniquement coller des affiches ou faire de la figuration, mais pour participer à l'élaboration du projet et à la direction de la campagne. J'étais d'ailleurs tête de liste dans mon département. Si l'on veut que les jeunes s'engagent, il est fondamental de les considérer comme de véritables acteurs d'une campagne, pas seulement comme de « petites mains ».

J'avais dans le même temps un engagement au sein d'une association, Co'p1 Solidarités étudiantes, qui procède à des distributions alimentaires gratuites auprès des étudiants, à Paris et depuis le 3 mars à Angers. Mes deux engagements, associatif et électif, sont parallèles et le lien entre eux est très important : mon mandat d'élu me permet de faire remonter certains sujets, comme la lutte contre la précarité étudiante.

Donner aux jeunes envie de voter est fondamental. Pour autant, la participation citoyenne des jeunes ne se mesure pas seulement au travers de la participation aux élections : 44 % des 18-25 ans sont actifs au sein d'associations. Ils sont également actifs sur les réseaux sociaux. La majorité des jeunes est engagée pour défendre au moins une cause dans leur vie. Leur engagement est donc réel, indépendamment de la forme classique du vote.

Il me semble que l'échelon local est très pertinent pour s'engager, parce qu'on en voit les réalisations concrètes, mais il est aussi très important que les jeunes soient représentés au Parlement. Les choses ont un peu évolué de ce point de vue, notamment lors des dernières élections législatives, mais il reste beaucoup à faire - je pense notamment à la barrière d'âge pour être élu sénateur. Pourquoi ne pas faire tomber cette barrière et aligner les conditions d'élection au Sénat sur celles de l'Assemblée nationale ?

Pour améliorer la participation citoyenne, il faut lutter contre la pauvreté. Les jeunes sont les premiers touchés par la pauvreté - il suffit de regarder le nombre de repas distribués à des jeunes par Les Restos du coeur -, si bien que l'intérêt pour la vie politique n'est pas une priorité.

En ce qui concerne l'idée d'instaurer des quotas de jeunes sur les listes, c'est une idée intéressante qu'on devrait expérimenter, mais il faut que certains de ces jeunes soient en position éligible... Aujourd'hui, il y a toujours un ou deux jeunes sur les listes, mais ils sont souvent à une place symbolique.

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