a répondu en rappelant notamment que les garçons choisissaient plus volontiers les filières scientifiques qui bénéficient, en France, de débouchés plus prestigieux.
En quatrième lieu, il s'est attaché à démontrer que la validation des acquis de l'expérience (VAE) ne pouvait ni suppléer totalement ni se substituer au déficit de la formation initiale. Dans un monde où l'évolution des techniques s'accélère - a-t-il précisé - il ne suffit pas de valider les compétences acquises et, de façon générale, les entreprises recherchent des compétences nouvelles, également nécessaires en cas de reconversion.
Puis M. André Gauron a soumis à la mission d'information trois sujets de débat.
Tout d'abord, il s'est félicité de ce que l'importance de la formation professionnelle soit désormais pleinement reconnue par les entreprises. Il a toutefois signalé que, depuis vingt ans, perdurait une certaine tension entre, d'un côté les branches professionnelles et les organismes collecteurs qui leur sont associés et, de l'autre, les chambres consulaires, qui administrent notamment l'apprentissage. Rappelant l'importance des masses financières allouées à la formation professionnelle continue, il a constaté que les tentatives de nature à modifier le périmètre de ces deux grands ensembles avaient suscité des « levées de bouclier » dissuasives. Par analogie avec cette situation, il a évoqué les difficultés de certaines structures de l'éducation nationale confrontées à une surabondance de l'offre et qui s'efforcent, en conséquence, de maintenir un flux d'élèves ou d'étudiants suffisant. Il a également indiqué que certaines entreprises souhaiteraient pouvoir financer directement la mise en place de filières d'apprentissage spécifiques, par ailleurs délaissées.
En second lieu, il a indiqué que la politique d'exonération de charges sociales soulevait, de manière sous-jacente, la question du choix entre une première option, qui consiste à financer des emplois non qualifiés à hauteur de 20 milliards d'euros et une seconde orientation, qui consisterait à accompagner la mutation des entreprises vers des emplois qualifiés. Il a illustré son propos en prenant l'exemple de l'industrie textile qui, après avoir sollicité des pouvoirs publics, pendant de nombreuses années, l'accroissement des exonérations de charges pour résister aux délocalisations, avait pris conscience qu'à l'image de l'industrie allemande, la formation des salariés aux nouvelles compétences nécessaires à la confection de « textiles techniques », aux débouchés assurés, constituait une solution alternative plus satisfaisante.
Il a enfin évoqué le paradoxe français de la formation professionnelle, celle-ci étant considérée au niveau secondaire comme la filière des « exclus » des sections générales, tandis qu'au-dessus du niveau baccalauréat la formation technologique bénéficie d'une réputation prestigieuse. Il a d'ailleurs observé que les instituts universitaires de technologie (IUT) recrutaient deux tiers de bacheliers généraux sur la base d'une sélection des étudiants.