Intervention de André Gauron

Mission commune d'information Formation professionnelle — Réunion du 14 février 2007 : 1ère réunion
Audition de M. André Gauron conseiller-maître à la cour des comptes

André Gauron, conseiller-maître à la Cour des comptes :

a rappelé que la formation initiale technique se répartissait entre apprentissage et formation sous statut scolaire et a expliqué les meilleurs résultats de l'apprentissage par les vertus de la « pédagogie active » qui s'y développe et correspond aux besoins d'un certain nombre de jeunes ayant un « rapport au savoir » plus concret. Il a cependant observé que l'offre d'apprentissage était limitée par le nombre d'entreprises qui s'y consacrent, avant de constater que la fonction d'apprentissage de l'entreprise était moins développée en France qu'en Allemagne, où le cursus du jeune incorporait un apport culturel et linguistique. Il a jugé souhaitable d'accroître les incitations financières pour favoriser l'extension de cette forme de pédagogie à l'industrie et au secteur tertiaire, alors qu'elle se cantonne principalement à l'artisanat et aux « métiers de bouche ». Il a cependant évoqué les réticences compréhensibles du corps enseignant à une telle idée, tout en faisant observer qu'il n'y a « pas tellement d'autres choix » pour les jeunes en difficulté scolaire.

Puis il a dénoncé l'excessive spécialisation des diplômes sanctionnant les formations professionnelles, qui risquent « d'enfermer » leurs titulaires dans des compétences trop étroites et de diminuer leurs chances de trouver un emploi. M. André Gauron a analysé les difficultés d'une réforme dans ce domaine en évoquant « l'écartèlement des partenaires sociaux » qui sont amenés, dans les instances nationales ou confédérales, à reconnaître le bien-fondé de formations ayant un champ suffisamment large puis, au niveau des commissions paritaires qui gèrent les diplômes, à militer pour la préservation des découpages existants. Rappelant que cette segmentation extrême et inadaptée à l'emploi constitue une singularité française, il a ensuite montré que la spécialisation des diplômes et la multiplication des filières avaient pour effet de renchérir le coût des formations dans les lycées professionnels ou les classes préparant aux brevets de technicien supérieur (BTS).

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