a indiqué qu'il était l'auteur d'une thèse de doctorat sur l'évaluation du dispositif de la formation professionnelle des chômeurs en France, réalisée dans le cadre d'une convention d'insertion des doctorants dans le monde professionnel co-financée par l'Université Paris-I et l'Union nationale pour l'emploi dans l'industrie et le commerce (Unedic), avec la collaboration de MM. Bruno Crépon et Denis Fougère.
a, ensuite, précisé la démarche adoptée pour son étude.
En premier lieu, il s'est interrogé sur ce que l'on pouvait attendre de la formation. En recensant les différentes évaluations des dispositifs, il a constaté qu'il existait en France des travaux sur la formation des jeunes chômeurs, mais presque rien sur celle des adultes, alors qu'en Allemagne, aux Etats-Unis ou dans les pays scandinaves, ces études sont nombreuses. Deux questions principales se posent en effet : quels sont les effets de la formation sur le rythme de retour à l'emploi, d'une part, sur la stabilité de l'emploi retrouvé, d'autre part ?
a indiqué qu'en moyenne, la formation ne semblait pas avoir un impact sur le rythme de retour à l'emploi, tout en nuançant son propos par deux considérations : d'une part, il est difficile d'isoler ce qui est lié à la formation et ce qui relève de la qualité intrinsèque des individus en formation ; d'autre part, « un phénomène d'enfermement » touche les chômeurs en formation, qui ont moins de temps disponible que les autres pour chercher un emploi, ou attendent l'achèvement de leur formation pour lancer leur recherche. En revanche, il a été possible de démontrer, en moyenne, l'effet positif de la formation sur la stabilité de l'emploi retrouvé, compte tenu notamment de l'augmentation de la productivité des personnes concernées.
En deuxième lieu, M. Marc Ferracci a enquêté sur le système de formation des chômeurs et son fonctionnement. Il a insisté sur le caractère éminemment complexe de ce système organisé autour de trois acteurs (Etat, régions, partenaires sociaux), dont les actions peuvent se superposer. D'où la difficulté pour les chômeurs d'accéder à la formation à travers diverses étapes à franchir : la prescription de formation (ANPE), le bilan de compétences, la recherche d'un prestataire de formation parmi une offre pléthorique et enfin, celle d'un financement.
Il a estimé que le système français était à deux vitesses, les chômeurs éligibles aux formations de l'association pour l'emploi dans l'industrie et le commerce (Assedic), largement indemnisés et dont les frais peuvent être pris en charge dans le cadre des conventions du plan d'aide au retour à l'emploi (Pare), étant dans une situation nettement plus confortable que les autres, généralement désorientés devant la complexité du système. Cette complexité est un facteur de sélectivité, puisque les formations sont proposées en principe aux plus vulnérables, alors que ceux qui y accèdent sont déjà les mieux formés.
En troisième lieu, M. Marc Ferracci a étudié l'impact de la formation. La formation a plutôt tendance, a-t-il précisé, à rallonger la durée de l'épisode de chômage (de cent jours environ) en raison de « l'effet d'enfermement » et d'une incidence brièvement négative, selon les statistiques, de la formation sur le retour à l'emploi immédiatement à l'issue de celle-ci. Mais les formations ont également tendance à allonger la durée de l'emploi retrouvé (d'environ 330 jours en moyenne). En conclusion, la formation n'est pas une « potion magique » pour l'emploi, mais à long terme, elle est un investissement intéressant, même s'il faudrait en chiffrer le bilan coûts/avantages (dépenses de formation/recettes de cotisations sociales supplémentaires encaissées du fait du retour à l'emploi).
En quatrième lieu, M. Marc Ferracci a travaillé sur l'effet de l'augmentation des programmes de formation au plan macro-économique. A l'échelle du bassin d'emplois, a-t-il noté à ce sujet, l'existence d'un service public de l'emploi a tendance à réduire pour l'entreprise la durée et le coût de la recherche de salariés, d'où l'enclenchement d'un cycle « vertueux » favorable à la création d'emploi.
a conclu en indiquant que la formation professionnelle pouvait ainsi avoir des effets positifs au-delà de la population des chômeurs, à condition de mieux évaluer le système, de développer l'analyse coûts/bénéfices, et d'arriver à stratifier les résultats par type de prestataires.