Dès le début de la crise, sur nos 60 000 bénévoles, nous en avons perdu près de 12 000, âgés de plus de soixante ans.
Or cette tranche d'âge est surreprésentée dans les bénévoles de la distribution de l'aide alimentaire. Nous parvenons néanmoins à maintenir une aide alimentaire dans tous les territoires grâce aux autres bénévoles et aux jeunes.
Sur nos 1 000 implantations locales, nous avons 800 centres de distribution et 80 épiceries sociales. Depuis le début de la crise, nous avons chiffré l'augmentation du nombre de jeunes bénéficiaires à 20 %. Pour lutter contre la réticence des jeunes à s'adresser à des associations comme la Croix-Rouge ont mis en place des dispositifs itinérants, comme à Tours où fonctionne le dispositif « Petit caddie ». Mis en place par des jeunes, il permet de renforcer l'engagement comme un rempart contre l'isolement social. Ainsi, la question fondamentale de la santé mentale des jeunes devra rapidement être prise à bras-le-corps, leur engagement étant une partie de la réponse car c'est un rempart contre l'isolement social.
Le public étudiant est différents de celui auquel nous nous adressons habituellement. Le partenariat avec un Crous ou une association étudiante peut s'avérer difficile. Accompagner des jeunes nous permet donc de nous ouvrir à un nouveau public, de nous trouver en situation de pair à pair, ce qui est très stimulant.
S'agissant du ticket à un euro, le recul est insuffisant pour savoir si cette mesure a permis une diminution de fréquentation de l'aide alimentaire. Nous savons néanmoins que plusieurs difficultés s'étaient fait jour, notamment l'accessibilité et le fait qu'ils n'étaient, parfois, pas ouverts le week-end.
Nous sommes donc convaincus qu'une garantie jeune ou un revenu minimum élargi pourrait permettre à de nombreux jeunes d'aborder bien plus sereinement leurs études. Il est en tout cas certain qu'on ne peut rester sur cette urgence du quotidien.