Les associations sont des entités de droit privé. Les personnes qui interviennent dans ce cadre sont bénévoles. Certaines fédérations ont choisi d'inclure la neutralité au moment des compétitions fédérales dans leur règlement intérieur. La réalité des faits n'est pas toujours celle-ci, puisque nous voyons parfois à la télévision des signes religieux lors de compétitions nationales. Un joueur de football qui se signe en entrant sur le terrain ne va pas être exclu, bien que ce soit dans le règlement fédéral de la fédération française de football.
De mon point de vue, inclure cette neutralité dans le monde du sport irait plutôt dans un sens d'exclusion des individus que dans un sens inclusif. Le sport que je défends est inclusif. Il permet d'accepter dans une pratique sportive ceux qui respectent les règles républicaines.
C'est un moyen de travailler ce sujet de l'intérieur, non de s'en défaire. Il serait plus simple de se débarrasser de cette question plutôt que de la travailler, d'amener les gens à s'interroger sur cette thématique et de trouver des réponses qui vont plutôt dans le sens de l'acceptation de l'individu et son émancipation. Lors d'une session que nous réalisions sur cette thématique, j'ai entendu une responsable d'association se vanter d'avoir demandé à une adhérente de retirer son voile ou de ne pas revenir. Pour moi, ce n'est pas une solution. La jeune fille est partie et n'est plus revenue.
A-t-on pour autant résolu le problème ? Peut-être était-ce ce que recherchait la personne qui a renvoyé la jeune fille, qui avait peut-être un parcours intéressant à faire au sein de cette association et de notre République. Ce n'est pas parce qu'elle portait un voile que, d'un seul coup, toutes les filles de l'association se seraient mises à en revêtir un - si tant est que le voile soit un signe de prosélytisme religieux que nous voulons combattre.