Je souhaiterais évoquer à nouveau la question du gaz, avec deux projets concurrents pour approvisionner l'Europe, l'un au départ du Nigeria avec une traversée du Sahara par l'Algérie, et l'autre par l'Afrique de l'Ouest et le Maroc. Concernant le nucléaire, je suis tout à fait d'accord avec mon collègue : il faut qualifier une matière première au sein d'une chaîne de valeur. Les points de dépendance ne se trouvent pas toujours en amont, mais souvent dans la transformation.
Par ailleurs, la question des SMR pose une question commune à l'ensemble des énergies, celle de l'acceptabilité sociétale, comme l'illustre le projet de mine de lithium en Bretagne, qui a engendré rapidement des mécanismes d'opposition. Des solutions sont disponibles ; nous ne bénéficions pas encore de suffisamment d'études pour comprendre comment le citoyen appréhende ces solutions dans sa vision d'un monde décarboné. Il me semble qu'il s'agit d'un champ d'action politique très important, incluant la sensibilisation autour de la sobriété énergétique et de la sobriété des matières.
Le président Emmanuel Macron évoquait la fin de l'abondance : nous entrons en fait dans l'ère des matières premières.