Intervention de Ludovic Frère Escoffier

Mission d'information Fonds marins — Réunion du 22 février 2022 à 17h00
Audition de Mm. François Chartier chargé de campagne océan et pétrole de greenpeace france et ludovic frère escoffier responsable du programme vie des océans de wwf

Ludovic Frère Escoffier, responsable du Programme Vie des océans de WWF France :

Pour lever le doute et dépasser les inquiétudes récurrentes, la mise en place d'un groupe de travail sur les conditions du moratoire permettrait à la France d'avoir les idées claires. Ce point est particulièrement important.

Nauru pourrait commencer l'exploitation en 2023 sans attendre la mise en place du code minier. La France n'a-t-elle pas la responsabilité de prendre les devants sur le plan diplomatique pour demander la mise en place d'un moratoire au niveau de l'AIFM pour éviter ce type d'exploitation ? Les entreprises qui sont réunies au sein du Cluster maritime français seraient tout à fait enclines à ce que la France évite que des compagnies peu scrupuleuses se lancent dans l'exploitation des fonds marins. Ce moratoire serait donc dans l'intérêt de la France, de ses industries, et dans l'intérêt de la science.

L'océan présente la particularité, par rapport au milieu terrestre, d'être en partie inconnu, que ce soit en termes de biodiversité ou dans sa fonction de pompe à carbone. Les changements climatiques augmentent cette complexité. Nous avons besoin de davantage de connaissances pour savoir si l'océan pourra continuer à jouer son rôle de captation du carbone. Entre 25 et 30 % des émissions de gaz à effet de serre anthropiques sont captées par l'océan. Il faut mettre en place des recherches dans ce domaine.

Dans une étude internationale à paraître, des chercheurs ont passé à la loupe les différents types de recherche d'exploration mis en place par les entreprises. Ils montrent que cette recherche sur les minéraux se concentre sur une toute petite problématique de la science de l'océan. Il ne faut pas se baser sur ce coup de projecteur donné par un certain nombre d'entreprises pour considérer que le travail de compréhension de l'écosystème des océans a été réalisé. Plutôt qu'un coup de projecteur, nous demandons le contraire, c'est-à-dire la mise en place d'une recherche internationale permettant d'avoir une vision systémique. La décennie de l'océan lancée par les Nations unies est une opportunité à saisir.

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