Madame la présidente, Madame la rapporteure, Mesdames et Messieurs les sénateurs, permettez-moi de remercier la mission d'information. Pour faire miens les mots de la présidente, oui, l'enseignement agricole est une chance pour notre pays. C'est une chance pour nos jeunes, c'est une opportunité pour nos filières et c'est également une chance pour beaucoup de nos concitoyens dans le cadre de la formation professionnelle, puisque l'enseignement agricole intègre les écoliers, les étudiants, les apprentis, les techniciens, les ingénieurs, ainsi que la formation professionnelle. Je crois qu'il faut le voir dans sa complétude, d'autant plus que les établissements accueillent la plupart du temps sur le même site l'ensemble de ces publics.
Je voudrais commencer par vous dire que je crois profondément dans notre enseignement agricole. J'en suis moi-même issu, étant diplômé d'une école d'ingénieurs agronomes. Je sais tout ce que cet enseignement m'a apporté et j'en serai ainsi un fervent défenseur.
Au-delà des remerciements qui vous sont adressés, je voudrais également saluer tous ceux qui travaillent dans l'enseignement agricole, qui ont fait preuve d'une implication remarquable dans le cadre de la crise de la covid-19. Permettez-moi aussi d'adresser mes remerciements à mes équipes, notamment à Madame la directrice de la DGER dont les équipes jouent un rôle essentiel d'accompagnement du terrain.
J'y crois profondément, car cet enseignement agricole est plus qu'un sujet purement agricole : il s'agit d'un sujet de souveraineté pour notre pays. Il n'y a en effet pas de pays fort sans agriculture forte, la première des souverainetés étant, à l'évidence la capacité d'un pays à nourrir son propre peuple. L'enseignement agricole, c'est-à-dire le fait de pouvoir former le mieux possible tous ceux qui exerceront des fonctions tout au long de la chaîne agroalimentaire constitue, dans ce cadre, la première pierre de l'édifice.
C'est un sujet de souveraineté qui fait face à des défis. Le premier défi, qui est majeur, est le renouvellement des générations, principalement dans le domaine agricole. Vous l'avez bien en tête, nous estimons à environ 50 % la part d'agriculteurs qui devraient partir à la retraite dans les cinq à dix prochaines années. Nous sommes, à cet égard, en train de faire le recensement décennal qui permettra d'obtenir une cartographie territoire par territoire.
En réponse à vos questions, je pense que l'enseignement agricole est une spécificité française qu'il faut absolument préserver. Cette spécificité est issue du travail des ministres Pisani et Rocard, Edgard Pisani ayant tout de suite compris l'importance de cet enjeu, pour des raisons de souveraineté alimentaire et même nutritionnelle. Cette chance que constitue pour la France cet enseignement agricole est d'ailleurs souvent mise en évidence par mes interlocuteurs à Bruxelles. Je ne vous cache ainsi pas mon étonnement à la suite de vos propos sur une éventuelle volonté du Gouvernement de fusionner cet enseignement avec l'Éducation nationale.