La crise a mis en avant des problématiques qui existent depuis toujours. En termes de temporalité, les confinements et les phases de la crise sont très en phase avec les problématiques étudiantes. Ainsi, par exemple, la période de mars connaît habituellement une chute des demandes, après les premiers examens. En temps normal, à cette époque de l'année, les étudiants ont pu se constituer un premier réseau social. En revanche, le second confinement est survenu en début d'année universitaire, alors que les étudiants n'étaient pas ou peu en présentiel, et qui plus est pendant une période difficile, entre la Toussaint et Noël, sachant que la baisse du nombre d'heures de soleil entraîne généralement une hausse des demandes et du risque suicidaire.
En outre, nous avons vu apparaître une forme de détresse réactionnelle, de la part d'étudiants qui auraient bien fonctionné sans la crise sanitaire.
Nous n'avons pas vu apparaître d'énormes problématiques nouvelles, mais des expressions de détresse plus nombreuses. De plus, de nombreuses inversions du rythme jour-nuit sont apparues, en lien avec l'isolement des étudiants, qui est très prégnant et contraste avec l'image que l'on peut avoir du rythme étudiant, notamment pour les 35 % d'étudiants étrangers. Cette précarité s'est associée à une précarité financière, avec une perte des jobs étudiants ou des alternances.
Nous avons de surcroît vu apparaître depuis 2018 le phénomène de solastalgie, ou éco-anxiété, le lien entre covid-19 et environnement ayant été rapidement montré.
De même, des difficultés apparaissent vis-à-vis du projet professionnel des étudiants ou de leur perte de motivation. Beaucoup se demandent s'ils arriveront à se motiver pour passer leurs partiels ou s'ils pourront obtenir leur diplôme, et si celui-ci aura une valeur. Leur insertion sur un marché du travail déjà bien altéré suscite de nombreuses interrogations.