Intervention de Catherine Belrhiti

Mission d'information Culture citoyenne — Réunion du 25 janvier 2022 : 1ère réunion
Audition de madame souâd ayada présidente du conseil supérieur des programmes

Photo de Catherine BelrhitiCatherine Belrhiti :

Ancienne professeure d'histoire-géographie, j'ai été quelque peu circonspecte lorsque le mot « moral » a été ajouté à l'enseignement civique. Face à des étudiants de milieux et de religions différentes, ce nouvel aspect est très délicat à enseigner. En outre, le programme donne lieu à différentes possibilités d'interprétations sur ce point. Comme l'expliquait Stéphane Piednoir, il est vrai que nous enseignons l'EMC seulement quand nous le pouvons. J'y accordais du temps du fait de ma fibre politique, et je l'enseignais en relation avec mes cours d'histoire. Or ce n'est pas nécessairement le cas : ces deux matières sont conçues séparément, alors qu'elles s'imbriquent. Les détacher, c'est la meilleure façon de faire l'impasse sur cet enseignement.

En outre, si l'on veut que cet enseignement ait de la valeur, il est nécessaire qu'il soit évalué sérieusement. Au-delà d'imbriquer cet enseignement à l'enseignement d'histoire, il conviendrait d'insister davantage sur les devoirs, plutôt que sur les droits qu'implique la République et, ainsi, de mettre en avant ce qu'il s'agit de faire en tant que citoyen, avant d'expliquer aux élèves ce qu'il est possible d'obtenir.

Enfin, il est beaucoup question de ramener les jeunes aux urnes. Autrefois, au sein de ce cours d'instruction civique, on invitait les élèves à se déplacer pour voter pour leurs délégués. Aujourd'hui, ils votent par Internet. Pourtant, mettre en scène ce moment du vote à l'école sensibilisait les élèves et sacralisait cet acte.

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