Intervention de Souâd Ayada

Mission d'information Culture citoyenne — Réunion du 25 janvier 2022 : 1ère réunion
Audition de madame souâd ayada présidente du conseil supérieur des programmes

Souâd Ayada, présidente du Conseil supérieur des programmes :

Il est certain que nous devons attendre beaucoup de notre école : nous lui devons l'intégration républicaine ou l'ascension sociale, qui est un élément essentiel de la cohésion de la Nation. Cependant, il s'agit également de reconnaître que cette école n'est peut-être plus tout à fait en mesure de satisfaire toutes les attentes de la société d'aujourd'hui. En tant qu'institution, l'école n'occupe plus la place centrale d'antan. Les professeurs ont profondément changé, ce ne sont plus les hussards noirs de la République. Le corps professoral n'a plus de culture commune, comme cela pouvait être encore le cas dans les années 1960 et 1970. Il n'est pas certain que les enseignants partagent aujourd'hui la même vision de leur métier, tant les voies de recrutement ont été multipliées. Il existe toujours un concours externe, mais également interne (ce qui est une excellente chose). De même, nous faisons face à l'accroissement du nombre de contractuels dans l'Éducation nationale. Je ne porte pas de jugement mais je constate cette réalité.

Concernant l'apprentissage du sens critique, il me semble qu'à force de répéter sans cesse qu'il faut de l'esprit critique, nous en faisons un esprit dogmatique. C'est une contradiction : l'esprit critique doit advenir par lui-même. Nous devons lui donner les moyens de s'exprimer.

Il est vrai que le numérique a profondément modifié l'autorité de l'enseignant et la valeur de sa parole. On ne surmontera les difficultés que cela implique que si on accepte de réfléchir au fait qu'enseigner, ce n'est pas informer.

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