Le numérique permet de ne pas avoir les vingt participants habituels, mais 150 participants. Vous avez plus de monde et plus de diversité. Je pense donc qu'il faut garder les deux.
Cap collectif, c'est 400 clients, 300 collectivités et trois millions de citoyens qui ont participé sur des plateformes. Des données, nous en avons à foison. Il est indiscutable que la diversité est plus grande, que ce soit en termes d'âge ou de couches sociales.
Pour contourner cette problématique, certains élus privilégient le présentiel et les conventions citoyennes. Un chiffre intéressant : la Convention citoyenne a coûté 5,4 millions d'euros, soit 360 000 euros pour chacun des 150 participants ; le Grand débat national, lui, a coûté 12 millions d'euros pour 1,2 million de participants - donc dix euros par personne. Je veux bien que les 150 personnes aient été sélectionnées de manière à être représentatives, mais, statistiquement, cela ne peut pas rivaliser avec 1,2 million de personnes.
On pourrait corriger les biais du numérique, mais ne mettons pas en concurrence le numérique et le présentiel. Le numérique permet de recueillir sans conflictualité la diversité des opinions. En revanche, pour gérer les dissensus, le passage en présentiel reste indispensable.
Malheureusement, les confusions sont fréquentes : on appelle « consultation » tout et n'importe quoi. Votre mission a ainsi fait une consultation des élus locaux sur le site du Sénat avec un questionnaire, alors que les puristes appelleraient cela plutôt une enquête...