Intervention de Erik de Boisgrollier

Mission d'information Culture citoyenne — Réunion du 23 mars 2022 : 1ère réunion
Audition des acteurs de la démocratie participative

Erik de Boisgrollier, porte-parole de Civicpower :

On parle d'inclusion numérique mais en vingt ans, nous sommes passés de zéro à treize millions de Français connectés.

Pour le gaz, l'électricité, l'eau courante, nous n'avons pas attendu que tout le monde y ait accès pour en retirer des bénéfices. Dans vingt ans, tout le monde sera connecté, alors il faut d'ores et déjà travailler dans cette perspective.

L'un de nos utilisateurs nous a dit : merci pour votre application, qui nous offre une participation plus directe qu'un simple rendez-vous électoral.

Le suffrage universel, c'est le big data du passé, du temps où on n'avait pas d'ordinateur : on demande à chacun de mettre un bulletin dans l'urne, puis on les agrège, on les compte et on arrive à des millions de données qui sont traitées en papier pour donner en fin de compte un résultat. On pourrait aujourd'hui faire cela beaucoup plus régulièrement, grâce à la blockchain.

Un citoyen ayant la chance d'arriver à l'âge de 100 ans n'aura voté que seize fois pour élire un président et des parlementaires qui décident des lois - c'est-à-dire, pour reprendre les mots d'Angela Merkel, les règles du vivre ensemble. Ce n'est finalement pas beaucoup, dans une vie de citoyen ; d'autant plus qu'on lui demande - après un grand désert démocratique - de s'exprimer sur tous les sujets.

Dans cette campagne, tous les candidats promettent le changement. Le citoyen, mis en abyme, ne sait que choisir entre tous ces changements. Cela contribue à l'abstention.

Ce que le numérique peut apporter, si nous utilisons les technologies qui garantissent que le vote ne soit pas falsifié, c'est de faire participer le citoyen plus régulièrement sur des sujets qui le concernent - sur lesquels il a une légitimité - et non pas faire intervenir systématiquement tout le monde sur tout.

La technologie du vote en ligne pourrait créer des référendums ciblés et fréquents, aussi fiables que le bulletin papier.

Quels sont les freins ? Aujourd'hui, on dévalorise la contribution faible - un like, un « je suis d'accord ». Mais au vu du quotidien des Français, il semble difficile - et coûteux - de les emmener dans une participation aussi intense que la Convention citoyenne. La contribution faible a une valeur d'engagement et permet un contact régulier du citoyen avec la démocratie.

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