L'arrivée d'Uber à Taïwan a fait l'objet d'un vote en ligne des citoyens sur un outil appelé pol.is.
J'ai mon e-card estonienne : c'est une carte à puce qui permet de signer des actes notariés en ligne. J'ai ainsi créé une entreprise là-bas. Je ne suis pas sûr qu'on puisse faire la même chose que ce petit pays, mais il aura au moins démontré que l'illectronisme peut être comblé. Avec le temps, le vote en ligne est entré dans les usages.
Il ne faut pas brusquer les gens. Civicpower a fait un test pour la mairie de Bruges, près de Bordeaux - 20 000 habitants, donc 10 000 électeurs potentiels - qui voulait interroger ses administrés sur un investissement important. À la demande de la maire, nous avons distribué un QR code dans les boîtes aux lettres, permettant de créer son compte sur Civicpower ; si un administré n'y arrivait pas, il pouvait le faire à la mairie, aidé par un agent assermenté.
Ce que j'en retiens, c'est que tous les Français ou presque paient leurs impôts sur Internet. Il y a eu plus de participation à cette consultation qu'aux régionales - ce n'est pas difficile, me direz-vous... L'opposition, pourtant assez virulente, a reconnu que tout s'était bien passé. Le digital a représenté 90 % de la participation. Maintenant, la maire envisage d'organiser d'autres consultations.
Si nous voulons étendre le phénomène, il faudra le faire petit à petit. Pour les impôts, cela a pris dix ans.