Intervention de Patrick Roumagnac

Mission commune d'information sur les rythmes scolaires — Réunion du 8 janvier 2014 : 1ère réunion
Audition de responsables syndicaux représentant les enseignants et les inspecteurs de l'éducation nationale

Patrick Roumagnac, secrétaire général du syndicat de l'Inspection de l'éducation nationale (SIEN-UNSA :

La question des rythmes scolaires est un aspect phare, mais un aspect seulement, de la refondation de l'école. Si l'on dissocie la présente réforme de cette grande ambition, elle n'aura pas les effets attendus. Dans le passé, cinq matinées donnaient-elles des résultats plus satisfaisants que les quatre en vigueur actuellement ? Les rythmes ne font pas tout. Il faut redonner du sens et restaurer la confiance en l'école, dans une relation qui inclue les élèves, les familles, les collectivités, les administrations. Car il n'y a pas de séparation entre l'enfant et l'élève. Cette idée est illusoire. L'enfant arrive le matin à l'école avec son univers familial, il ramène chez lui le soir ses difficultés à l'école. Quittons cette vision morcelée pour une vision globale, en comprenant que le regard d'un animateur périscolaire a autant d'importance et de valeur que le regard des enseignants ou de la famille.

La modification des rythmes scolaires ne suffira pas à améliorer la réussite scolaire. Si c'était aussi simple, nous le saurions.

La loi de refondation comporte le projet éducatif territorial (PEDT) : il instaure une dynamique de co-construction, dans une logique partenariale. Or, ces plans ne sont obligatoires qu'en cas de dérogation au temps scolaire classique ou au taux d'encadrement. L'une des priorités selon nous est d'approfondir ces projets pour en faire de vrais outils de pilotage. Selon les territoires, selon qu'ils constituent des milieux urbains sensibles ou favorisés, ou des milieux de montagne, les réponses ne peuvent que varier. La souplesse sera déterminante. L'autoritarisme n'a pas sa place ici, ni le formalisme que l'institution pourrait imposer pour neutraliser l'initiative locale.

L'intervention des inspecteurs doit, dans cet esprit, relever de l'accompagnement, non du contrôle. Les inspecteurs sont prêts à participer à cette dynamique. Ils l'ont montré. Il faut améliorer la souplesse pour que la loi accomplisse toutes ses ambitions.

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