Des outils sont effectivement disponibles, que l'on peut embarquer sur les navires.
Dans le Pacifique, nous travaillons principalement avec la Communauté du Pacifique (CPS). Un nouvel accord de partenariat devait être signé lors de la Conférence de Palau, il y a quelques semaines, dans le cadre de la Décennie de l'océan, afin de développer le maillage scientifique. Les besoins sont spécifiques, car les capacités en matière d'infrastructure de recherche sont limitées. Il faut donc favoriser une mutualisation régionale des moyens.
Je ne suis pas familier de la question des DCP et je ne pourrai donc pas vous répondre précisément.
En ce qui concerne la cartographie de la colonne d'eau, nous tendons en effet à développer des plateformes d'information permettant d'observer plusieurs types de variables, que ce soit le fond, la colonne d'eau ou la surface. Le programme Argo en est un exemple. Il existe également un programme de recherche sur la zone mésopélagique qui s'étend de 200 à 2 000 mètres de profondeur. Nous avons très peu de données biologiques sur cette zone de la pénombre, pourtant importante pour l'assimilation du carbone, pour le plancton et pour le développement de nombreuses espèces. Nous souhaitons utiliser des plateformes communes pour mieux la connaître.
Les enjeux militaires peuvent effectivement être un frein dans l'échange des données, notamment pour celles qui concernent les zones exclusives nationales. Un certain nombre de pays, notamment ceux d'Amérique latine, sont représentés dans nos instances par les services qui opèrent de la recherche océanographique dans ces zones. La mobilisation existe donc, même si elle ne se traduit pas toujours par un échange de données au niveau national. Il y a toujours plus de bénéfices à partager les données qu'à les garder pour soi. La modélisation des tsunamis est un exemple qui le montre : sans une cartographie côtière reposant sur une bathymétrie détaillée, il n'aurait pas été possible de produire de modèles d'inondation précis.
Enfin, les tsunamis sont souvent provoqués par des secousses sismiques au niveau des failles dans des zones profondes. L'éruption du volcan des îles Tonga est un phénomène assez rare qui a montré la nécessité de développer une meilleure connaissance des zones où un risque d'affaissement est possible, afin de prévoir des systèmes d'alerte performants. Un groupe de travail se penche sur la question.