Au Conseil de l'Europe, vous êtes en position privilégiée pour observer l'évolution des esprits sur la question du contrôle démocratique : pensez-vous que la prise de conscience progresse, sur une nécessité de contrôler en particulier l'usage que les agences de renseignement font des données recueillies sur Internet, ou bien partagez-vous cette impression que le cynisme règne, chaque État se livrant à des comportements qu'il condamne en façade ? Sachant que l'existence d'une sphère privée dans laquelle l'État se défend d'entrer, est au fondement même de la démocratie - bien avant le contrôle parlementaire sur le gouvernement -, comment pensez-vous possible de retrouver cette séparation entre le public et le privé, qui paraît bien mise à mal ?