Au-delà de l'aspect psychologique, qui est apparu comme le plus évident, tous nos collègues nous ont fait part de difficultés récurrentes liées à l'hébergement. Les étudiants boursiers ne peuvent pas tous bénéficier d'une place en internat. Les places sont rares dans nos internats au regard du nombre d'étudiants que nous accueillons. Ils se logent donc souvent dans le parc privé. Or en fonction de la ville ou de la date à laquelle est annoncé le résultat de Parcoursup, il peut être extrêmement compliqué pour certaines familles de loger leur enfant. Ce problème est récurrent pour les universités comme pour nos lycées.
Au problème du logement, la crise sanitaire a ajouté celui des repas. De nombreux étudiants, logés en ville, bénéficient du régime « interne externe » : lorsque nous fonctionnons normalement, ils peuvent ainsi profiter d'un petit-déjeuner, d'un déjeuner et d'un dîner. Or avec le confinement, nos restaurants scolaires ont été fermés, ce qui a placé en grande difficulté certains de nos étudiants qui n'ont pas pu se nourrir convenablement pendant plusieurs semaines.
Nous avons vite constaté que tous les étudiants des classes préparatoires n'avaient pas les mêmes facilités matérielles, en particulier s'agissant de la connexion Internet et du matériel informatique, Lorsque l'un de nos enseignants est « cas contact », il continue en effet de dispenser ses cours à distance, ce qui peut poser problème à certains de nos étudiants.
Nous voulions aussi souligner une situation très particulière. Nous accueillons de nombreux étudiants étrangers, participant ainsi largement au rayonnement de notre pays. Or au printemps dernier et encore aujourd'hui, certains de ces étudiants n'ont pas pu rentrer chez eux et se sont retrouvés sans subsides pour vivre. Certains lycées ont pu, grâce à des dispositifs « maison », accompagner les étudiants en plus grande difficulté, mais ce n'est pas le cas pour toutes les prépas.